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- Allégorie des gravats : de paysage à patrimoine vivant

Reconnue pour son intérêt pour « l’hinterland », soit l’arrière-pays québécois, Marie-Jeanne Decoste a une signature distincte et vive qui captive le regard et nous fait plonger dans des paysages ruraux à la fois familiers et fantaisistes. Alors même que débute sa plus récente exposition Allégorie des gravats, présentée devant la Maison de la culture Francis-Brisson, nous avons été à sa rencontre.
Vue sur vecteur vivant
Pour la conception d’une série d’images conçues pour une exposition extérieure, Marie-Jeanne affirme « qu’il était important qu’il y ait une forme, une uniformité ou un fil conducteur qui allait pouvoir faire voyager les gens, qu’il y ait toujours un peu comme un lien entre les images ». Le titre de l’exposition est fort évocateur. Allégorie : dont chaque élément évoque un aspect d’une idée complexe, puis gravats : débris provenant d’une démolition. Ses œuvres mixant les différents médiums que sont la photographie, le montage, la sérigraphie et l’aquarelle sont nées du désir de l’artiste de créer une cohésion autour de ces thèmes d’espaces et de lieux insoupçonnés. « J’ai pris soin de regarder ma production récente, et l’idée m’est venue en regardant mes images existantes dans mes archives personnelles. La série est venue de tous les différents lieux que je visite avec mon appareil photo, dans les petites virées en voiture dans les rangs des différentes régions au Québec. »

Allégorie des gravats © Marie-Jeanne Decoste
« J’ai toujours eu une attraction pour le rural, pour les bâtiments un peu décrépits, à l’abandon, des non-lieux à la limite. »
Marie-Jeanne Decoste
Ici comme ailleurs…
Camping, roulotte, motel, cabane, maison abandonnée après un incendie; sans visage humain, les œuvres arrivent pourtant à raconter des histoires personnelles et vivantes, celles de notre passage, ou de notre transformation.
Originaire de Rivière-des-Prairies dans la région de Montréal et maintenant établie à Saint-Justin dans Maskinongé, l’artiste ayant grandi avec « une sensibilité pour les espaces en marge » garde en mémoire des lieux qui l’ont marquée depuis son arrivée. « J’ai fait une exposition en 2019 avec des aménagements paysagers reliés à la dévotion, à la pratique religieuse, avec la Vierge Marie, et ça a fait en sorte que ça a pu développer mon œil sur les aménagements de terrains [particuliers]. Moi, je m’attarde vraiment à du banal, je ne vais pas vers des lieux connus. C’est plutôt l’inverse qui m’attire! » Petits rangs de campagne, maisons ancestrales dénuée de famille, carcasses de voitures délaissées et granges en démolition ont plus de chance de se voir immortalisés dans l’œil de Marie-Jeanne que les lieux impeccables et reconnus touristiquement. La beauté dans l’inattendu.

Allégorie des gravats © Marie-Jeanne Decoste
L’arrière-pays
Dans ces lieux qui l’inspirent, l’artiste nomme son village d’adoption en premier, puis Shawinigan, Saint-Mathieu-du-Parc, Saint-Boniface, où germent ces paysages naturels qui pourraient devenir de prochaines créations. « Ça me laisse place à faire toutes sortes de compositions, un peu inusitées, des fois en combinant différents morceaux de paysages ensemble. Comme un gros collage où j’interviens avec des couches d’images variées par-dessus le sujet principal qui m’avait fasciné dans la photo ».

Allégorie des gravats © Marie-Jeanne Decoste
En vente libre
Travaillant présentement à l’illustration de la couverture du prochain album du musicien trifluvien Benoît Rocheleau tout en préparant son plan de cours en tant que professeure d’arts visuels au Cégep de Trois-Rivières, l’artiste très multidisciplinaire offrira dès septembre la possibilité d’acheter les reproductions imprimées de ses saisissantes œuvres. Envie de vous procurer l’une d’entre elles? Contactez Marie-Jeanne Decoste via sa page Facebook.
L’exposition extérieure Allégorie des gravats sera présentée à la Maison de la culture Francis-Brisson jusqu’au 6 juin 2027.
