17 juillet 2025

L’art du marquage au sol démystifié

Par Chloé Rousseau

Contenu créé en partenariat avec Culture Trois-Rivières

Encore cet été, le centre-ville de Trois-Rivières se pare de couleurs grâce au tout nouveau marquage artistique au sol imaginé par l’Atelier Silex. Réalisée sur la rue des Forges, cette œuvre à ciel ouvert, née d’une collaboration avec Culture Trois-Rivières et la Ville de Trois-Rivières, invite les passant·es à voir la ville autrement. Pour en savoir plus sur les dessous de cette transformation urbaine, je me suis entretenue avec André Anne Cartier, à la direction technique et chargé·e de projet, et Andrée Godin à la direction artistique, qui m’ont expliqué les grandes étapes de création.

Ça commence par quoi, un marquage au sol? Quelles sont les étapes qui mènent de la première idée à une œuvre d’art qui s’étale sous nos pieds?

Avant tout, il faut savoir de quoi on parle : un marquage artistique au sol, c’est une intervention visuelle conçue pour s’intégrer directement à l’espace public, souvent peinte sur l’asphalte ou le béton. Il peut s’agir de motifs, de formes, de mots ou même d’illusions d’optique, qui transforment la rue en galerie à ciel ouvert.

Réunir la bonne équipe

Tout projet de marquage artistique au sol commence par la formation d’une équipe solide. On y retrouve généralement une direction artistique, une direction technique, ainsi que les artistes qui prêteront main-forte à la création de l’œuvre. Tandis que la direction artistique imagine la composition visuelle de la rue, la direction technique s’assure que celle-ci respecte les contraintes logistiques et les consignes de sécurité : elle planifie l’exécution des travaux, gère les horaires et les équipes, coordonne le matériel et le transport, tout en s’occupant de l’ouverture et de la fermeture du chantier.

« Les œuvres publiques expriment une intention artistique, mais elles deviennent également des bornes visuelles. Elles marquent l’identité d’un lieu et favorise un sentiment d’appartenance à ceux qui la fréquentent au quotidien, et c’est ce genre de sentiment qui allume ma recherche. »

Andrée Godin, directrice artistique

Réalisée par l’Atelier Silex pour souligner la tenue de la 59e édition de la Finale des Jeux du Québec à Trois-Rivières, À vos marques s’inspire de différentes disciplines sportives et de moments forts vécus par les athlètes. (2025). © Étienne Boisvert

Suivre les grandes étapes du marquage

Chaque projet de marquage au sol suit un parcours bien structuré, qui mêle vision artistique et logistique de terrain :

  1. Idéation : On explore les premières idées, puis on réalise des esquisses pour faire émerger une composition finale.
  2. Repérage : Une visite sur le lieu d’implantation permet d’observer les spécificités du terrain et de prendre des mesures précises.
  3. Planification : On calcule les besoins en matériel, en peinture et en main-d’œuvre, puis on assemble une équipe prête à passer à l’action.
  4. Traçage à la craie : La direction artistique reproduit un premier segment de la composition à l’échelle, directement sur le sol.
  5. Mise en couleur : L’équipe de peintres entre en scène pour remplir les formes tracées avec précision.
  6. Répétition du processus : On avance segment par segment, en répétant les étapes de traçage et de peinture, jusqu’à ce que l’œuvre soit complétée.

Réalisée par l’Atelier Silex pour souligner la tenue de la 59e édition de la Finale des Jeux du Québec à Trois-Rivières, À vos marques s’inspire de différentes disciplines sportives et de moments forts vécus par les athlètes. (2025). © Étienne Boisvert

Bien plus qu’une simple œuvre d’art

Selon Andrée Godin « Les œuvres publiques expriment une intention artistique, mais elles deviennent également des bornes visuelles. Elles marquent l’identité d’un lieu et favorise un sentiment d’appartenance à ceux qui la fréquentent au quotidien, et c’est ce genre de sentiment qui allume ma recherche. » André Anne Cartier ajoute que « L’art ne se limite pas à la finalité, mais englobe également le processus de création. Les passant·es qui nous observent dans la rue sont souvent curieu·ses et posent de nombreuses questions. Je pense que voir des artistes locaux en action peut être vraiment inspirant. »

J’en ai aussi profité pour demander à Marie-Andrée Levasseur, directrice des arts visuels à Culture Trois-Rivières, ce que ce marquage au sol apporte à la rue des Forges. Elle m’a confié que le projet vise à « contribuer à l’embellissement, à l’attractivité du centre-ville et à son appropriation par la communauté locale et touristique. » Il permet aussi, dit-elle, de mettre en valeur les artistes d’ici. Et surtout, il cherche à « développer un sentiment de fierté et d’appartenance dans l’esprit collectif par le biais de l’art public. »

Cet été, on vous invite à aller découvrir cette œuvre au sol sur la rue des Forges du centre-ville : une façon originale de redécouvrir Trois-Rivières, les yeux baissés, mais l’esprit grand ouvert!

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