15 mai 2025

Au croisement de la science judiciaire et de la sensibilité humaine

Par Judith Mc Murray

Contenu créé en partenariat avec Culture Trois-Rivières

Le Manoir Boucher de Niverville de Trois-Rivières propose du 1er juin au 1er septembre une toute nouvelle exposition temporaire intitulée Archéologie et enquête criminelle. S’adressant à un public âgé de plus de 10-12 ans, elle offre un regard inusité sur le rôle des bioarchéologues via une immersion dans ce métier hors du commun. En plus de faire comprendre cette profession, l’exposition aborde la dimension sociale gravitant autour de la bioarchéologie.

En visitant Archéologie et enquête criminelle, le public pourra participer à la résolution d’enquêtes sous la lunette d’un·e bioarchéologue. « Nous avons des cas fictifs à partir desquels les gens vont pouvoir regarder les ossements avec le microscope. Ils vont voir à qui ça appartient : le sexe, l’âge, etc. », explique Émilie Papillon, responsable des expositions et des projets – patrimoine. La nouvelle exposition reçue par le Manoir Boucher de Niverville , réalisé par l’Archéomusée du Roussillon, montre les manières par lesquelles les ossements d’un individu parviennent à révéler plusieurs informations attribuables au contexte. Ils peuvent par exemple témoigner des habitudes quotidiennes d’une personne, de son travail et même de son alimentation. L’exposition regroupe ainsi divers supports afin de rendre le tout interactif : artéfacts, contenus audiovisuels, cartels, manipulations et audioguides.

En plus de présenter des cas fictifs, Archéologie et enquête criminelle relate d’événements vécus. Elle explore certaines tragédies comme celle du Lac-Mégantic et des pensionnats autochtones. L’exposition souligne alors la portée sociale et la dimension humaine derrière le métier de bioarchéologue.

 

« L’archéologie s’interroge beaucoup sur les sociétés, alors que la bioarchéologie est axée sur les restes humains. Donc dès que dans un carré de fouille archéologique on retrouve des ossements, ce sont des bioarchéologues qui viennent sur place », soulève Émilie Papillon. Il s’agit d’une distinction importante et parfois méconnue entre l’archéologie et la bioarchéologie. La résolution de crime s’avère être par ailleurs un sujet qui suscite la curiosité des foules. On le remarque ces dernières années avec la montée en popularité du true crime dans la culture populaire. « Les sciences judiciaires, ça a quelque chose de très intéressant. Ça attire les gens! Puis c’est vraiment incroyable tout ce qu’ils [les bioarchéologues] peuvent trouver ». C’est pourquoi le concept et la mise en forme de cette exposition itinérante de l’Archéomusée du Roussillon à La Prairie a le potentiel de toucher un très large public.

Comprendre et sensibiliser

« Le premier objectif de cette expo est vraiment de comprendre le rôle du bioarchéologue en comparaison avec l’archéologue, puis tout ce qu’on peut apprendre avec ce qu’on retrouve autour des ossements. Le deuxième objectif est au niveau de l’importance de la commémoration et du souvenir », raconte Émilie Papillon. Il est vrai que l’exposition met en lumière la dimension humaine de ce métier où l’empathie et la conscience sociale sont omniprésentes. « Ce sont des objectifs opposés! L’un est dans la vulgarisation d’un sujet, alors que l’autre est une introspection, mais avec la fin de l’exposition, ça forme un tout ».

Ancré dans la mission

« Le Manoir a toujours eu une vocation en lien avec l’archéologie », note Catherine Lampron-Désaulniers, responsable recherche et collection. Considérant sa position géographique, Trois-Rivières compte plus de 40 sites archéologiques ayant un fort potentiel. C’est pourquoi la ville possède une impressionnante collection de près de 600 artéfacts. Il sera d’ailleurs possible d’observer plusieurs de ceux-ci au Manoir Boucher de Niverville au cours de la saison estivale, le tout faisant écho à l’exposition temporaire.

 

En plus de Archéologie et enquête criminelle qui sera présentée jusqu’au 1er septembre, l’exposition sur l’historique du Manoir sera toujours disponible  au deuxième étage du bâtiment. Il est possible d’accéder au Manoir Boucher de Niverville avec l’achat du forfait Patrimoine ou de la Carte Musée. La durée de la visite est estimée à 30-45 minutes.

« L’archéologie est très importante au Manoir. Il y a eu des fouilles ici, donc on voulait rester dans cette idée, cette thématique-là de l’archéologie », Émilie Papillon, responsable des expositions et des projets – patrimoine.

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