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- Les Affranchis : l’art comme remède à la rupture sociale
Retour sur notre conversation avec Diane Longpré et Mathieu Marchand, respectivement coordonnatrice et directeur de production de la Coopérative Les Affranchis, afin d’en savoir davantage sur la naissance de cet organisme et découvrir comment les deux utilisent la force créatrice de l’art pour favoriser l’inclusion sociale.
Le point de vue du coin de rue
Créé au début des années 90, à Trois-Rivières, l’organisme communautaire à but non lucratif Point de Rue couvre les territoires de Trois-Rivières et de Nicolet-Yamaska. En plus du nécessaire travail d’aide directe dans la rue et d’accueil dans ses centres de jour, l’organisme se veut un « agent d’influence et de transformation sociale ».
Un carrefour professionnel, scientifique et citoyen
C’est précisément dans ce but que s’est développée une association avec le secteur de l’éducation et de la recherche, avec la création, en 2011, de l’Université de la Rue. Avec cette initiative, Point de rue et l’UQTR travaillent à démystifier le phénomène de l’exclusion sociale et à faciliter le partage de connaissances entre, notamment, le milieu universitaire et les travailleurs et travailleuses de rue.
Plus de détails iciMathieu « Mathéo » Marchand, directeur de production de la Coopérative de solidarité Les Affranchis
Les artistes de la marge
Puis, quelques années plus tard, des artistes et des travailleur·euses de rue ont décidé de faire de l’inclusion sociale par l’art en fondant La Coop Les Affranchis. Une équipe commence alors à mettre au point des projets artistiques et culturels pour les personnes « invisibilisées » par la société, les plus vulnérables de nos communautés.
Mathieu Marchand explique que depuis, l’OBNL Point de rue, le collectif de l’Université de la rue et la coopérative de solidarité Les Affranchis, forment trois cercles dans un diagramme qui se croisent et se complètent.
Diane Longpré, coordonnatrice de la Coopérative de solidarité Les Affranchis © Christine Berthiaume
Le besoin de s’écrire
Il y a maintenant vingt ans que le journal de rue La Galère existe. Après le grand vide de la pandémie, Diane Longpré note à quel point son retour était attendu. Le journal bimestriel qui traite des enjeux sociaux et économiques autour de la marginalisation en a profité pour se refaire une beauté avec un nouveau format carré et une couverture rigide. Ne le cherchez pas en librairie ou en format numérique, l’intérêt de ce projet réside dans la rencontre avec ses camelot·es (qui reçoivent 80% de leurs ventes). Ils et elles sont souvent les fiers·ères auteurs·trices d’une des œuvres de création brute, vraies et poignantes, exécutées dans cette salvatrice démarche d’art thérapie.
Au fil des ans, les éditions La Galère ont également publié des livres, dont un guide pour « jardiner votre bien-être » écrit par le Dr Sébastien Burelle, un livre racontant les récits du clown humanitaire Guillaume Vermette et un livre jeunesse sur les émotions (qui sera suivi par d’autres) venant appuyer les ateliers dans les écoles de la Caravane Philanthrope. Plus tard cette année, un conte pour enfants sur le deuil sortira sous forme de livre audio.
Dans le jeune catalogue des Affranchis, on retrouve également deux remarquables livres d’artistes, beaux et bouleversants : Le peuple arpenteur et Sonder la terre. Le premier rassemble « artistes établis, artistes émergents, artistes de l’ombre et des rues, artistes de la grande marge sociale », sans les identifier, et le deuxième, de jeunes adultes liés au projet Transcendance. Deux magnifiques réussites d’édition à découvrir.
En plus de toutes ses activités, pour mener à bien sa mission, La Coop fait également dans la vidéo, le documentaire et la baladodiffusion. Rien de moins!
Sachez d’ailleurs que tous les profits réalisés par Les Affranchis sont ensuite réinvestis dans la communauté auprès des gens les plus vulnérables de notre société.
Envie d’encourager Les Affranchis? C’est par ici!