La poésie en Mauricie : une scène en pleine effervescence

Que l’on pense au Festival International de la Poésie de Trois-Rivières, au OFF-Festival de poésie de Trois-Rivières, ou encore, aux Fées ferrées, la scène poétique de la région affiche beaucoup d’effervescence. Chacune de ces initiatives se déploie à travers des évènements et activités uniques, qu’elles soient ponctuelles ou mensuelles, dans le but de faire entendre la poésie de chez nous et d’ailleurs.

Pas d’hier qu’on fait de la poésie en Mauricie

Le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières souligne ses 40 ans cette année. C’est à la suite du décès de Gatien Lapointe, poète et fondateur de la Maison d’édition des Écrits des Forges, que Gaston Bellemare voulut créer un évènement de poésie en sa mémoire. Prenant de plus en plus d’ampleur, voilà que cette célébration est devenue un rendez-vous international annuel pour les poètes et poétesses de partout dans le monde.

« Le festival est l’un des plus vieux festivals de poésie au monde. Il a fait des liens avec des poètes des cinq continents. On a reçu des poètes de partout. On a donné l’occasion à la population trifluvienne et québécoise d’entendre des poètes qui en d’autres circonstances n’aurait jamais pu rencontrer », relève Maryse Baribeau, directrice générale du FIPTR depuis 31 ans.

Elle note parmi les grands accomplissements du Festival la mise sur pied de la Fédération des Festivals Internationaux (plateforme permettant aux festivals d’échanger de l’information afin de faire voyager les artistes), ainsi que la promenade de la poésie (400 poèmes d’amour au centre-ville de Trois-Rivières).

Une place pour la poésie émergente

C’est en 2007 que le OFF du Festival de poésie de Trois-Rivières est né entre les mains de la poétesse et comédienne Érika Soucy. Se voulant autrefois un pied de nez au FIPTR, l’évènement avait pour mission de donner la parole aux artistes émergent·es et au non publié·es. Aujourd’hui, le OFF se présente davantage comme une scène alternative et complémentaire au Festival.

« On aime dire à la blague que le OFF est le petit cousin rebelle du Festival International de poésie, donc on est plus complémentaire qu’autre chose », soulève Chloé Rousseau, coorganisatrice du OFF. Depuis 2022, une nouvelle équipe composée de Alex Poulin, Emmanuelle Brousseau, Étienne Gélinas, Elizabeth Leblanc-Michaud, Geoffroi Massicotte et Chloé Rousseau est en place.

Comme en témoigne la coorganisatrice, l’évènement se fonde d’abord et avant tout sur un souci d’inclusivité. « On souhaite offrir une tribune pour la poésie émergente, la poésie différente, les maisons d’édition indépendantes ou tout ce qui est poètes et écrivains de l’ombre qui voudraient partager leur création. On veut surtout que ce soit inclusif ».

Une poésie décomplexée

Quelques évènements ont vu le jour dans les dernières années afin de donner une tribune à la poésie de la relève ; c’est le cas des Fées ferrées. S’inscrivant dans un souhait d’avoir un espace pour partager leur création, Laurie Denoncourt et Louis Côté ont créé cette initiative lors de l’été 2022. Celle-ci s’avère être des soirées micro ouvert tenues mensuellement au café-bar Zénob, lieu qui s’est imposé au duo d’alors. « C’est assez mythique comme espace. On sait que ça a été un lieu de rencontre pour les poètes dans les années 1970 et 1980… C’était notre choix de prédilection », mentionne Laurie Denoncourt.

Les soirées des Fées ferrées se veulent des cocréations où tout le monde est invité à venir au micro librement dans le but de démocratiser la poésie, comme l’explique la cofondatrice. « On a l’idée parfois que la poésie a un certain statut et il y a des idées préconçues. Il y a des gens qui voient ça comme un genre littéraire contraignant. Il y en a beaucoup qui pensent que la poésie, ça doit rimer. Il y a comme une aura autour de ça qu’on essaye de casser un peu parce qu’au fond, pour moi, la poésie c’est le genre le plus libre ».