8 septembre 2022

La médiation culturelle: Le métier à tisser de la culture

Par Élise Rivard

La médiation culturelle permet de faire un maillage entre la communauté et les artistes, les jeunes avec les professionnel·les de la culture, bref, de tisser des liens et de créer une grande toile de projets. Un tissu social et artistique qui bénéficie à tout le monde.

Isabelle Gingras et Stéphanie Gamache font de la médiation culturelle. Aucune d’elle n’est artiste professionnelle, mais chez Culture Shawinigan, elles ont choisi l’art comme courroie de transmission.

«Pour moi la médiation culturelle, c’est grand, c’est beau. C’est de rendre accessible la culture à la communauté. C’est un outil pour développer l’engagement et la participation citoyenne en démocratisant l’art et la culture».

Stéphanie Gamache définit ainsi la médiation culturelle dans une vidéo où elle discute du sujet et de ses impacts positifs avec Javier Escamilla, un artiste professionnel en arts visuels, qui s’implique beaucoup à ce niveau.

Quand la musique inspire le peintre, avec la peintre Hélène Lafontaine et la harpiste Gisèle Guibord, à l’école Félix-Leclerc à Shawinigan-Sud. © Stéphanie Gamache

L’art comme points de rapprochement

Stéphanie Gamache, coordonnatrice à la médiation culturelle à Culture Shawinigan, apporte une amusante nuance entre son rôle de médiatrice et celui d’Isabelle Gingras, responsable des programmes éducatifs pour le même organisme. «Je me plais à dire qu’Isabelle reçoit la clientèle dans nos murs, alors que moi, je fais sortir la culture de Culture Shawinigan.»

Que ce soit de mettre les enfants en contact avec différents types d’art, de proposer des activités culturelles dans les résidences pour aîné·es, ou par les journées de la Francophonie, le festival de bande dessinée, le théâtre de rue, le projet de murale avec Les Horizons Ouverts (centre de jour pour les personnes avec le spectre de l’autisme), Stéphanie comble les vides culturels, rend l’art disponible pour toutes et tous, lui donne une visibilité et tout cela, par le biais d’activités gratuites. Accessibilité est le mot qu’elle répète le plus souvent, et elle sait le mettre en pratique!

Les Impatients de Shawinigan © Javier Escamilla

Stéphanie Gamache offre aussi tout le soutien nécessaire à l’organisme Les Impatients pour le maintien de leurs activités. Organisme en santé mentale qui offre des ateliers d’arts visuels, ce ne sont pourtant pas des patient·es qui fréquentent le Centre des arts. Stéphanie trace une ligne. Ici, ce n’est pas de l’art-thérapie, mais bien de la médiation culturelle. Dirigé·e par l’artiste professionnel Javier Escamilla, chacun·e devient artiste le temps d’un atelier, d’une expo et y gagne en réinsertion sociale et dans leur sentiment de confiance, la capacité à s’exprimer et la satisfaction de se rendre utile.

Parfois, la médiation devient presque un conte de fées. Stéphanie Gamache cite en exemple le conteur Guy Duchesne. Retraité, Guy découvre le conte par hasard, lors d’un projet de médiation. Une véritable révélation pour lui! Et ainsi, de fil en aiguille, il «tisse» sa place dans le milieu du conte québécois. Il revient même dernièrement d’une tournée en Europe. L’histoire de Guy est un signe indéniable de l’importance et de l’impact réel que la médiation culturelle peut avoir sur chacun·e de nous.

Atelier rencontre avec l’artiste atikamekw Jacques Newashish lors de l’exposition NIN KA KI TACKAKWAN – Ce qui m’a influencé, présentée l’hiver dernier au Centre d’exposition Léo-Ayotte. © Isabelle Gingras

Atelier de création papier, réalisé suite à la visite de l’exposition LE MUSÉE DES INCOMPLETS de l’artiste André Lemire, présentée l’automne dernier au Centre d’exposition Léo-Ayotte. © Isabelle Gingras

À portée de main

Et pas n’importe quelle main! Mais celles des enfants et des jeunes de tout âge, du préscolaire au collégial. L’art plastique n’a pas de secret pour Isabelle Gingras qui se spécialise en médiation culturelle scolaire depuis 17 ans! Toujours aussi passionnée pour son rôle d’intermédiaire, elle est tout aussi nourrie dans le processus que les jeunes qu’elle rencontre.

Sa démarche est différente. Elle rencontre d’abord les artistes qui exposent pendant l’année au Centre des arts de Shawinigan. Elle apprend sur leurs techniques, leurs sujets, puis, elle s’affaire à rendre leur travail accessible aux élèves par l’entremise de jeux et d’ateliers d’arts plastiques. «J’aime rentrer dans les détails, voir l’artiste, ce qu’il a voulu dire par son exposition, puis transmettre le tout aux jeunes. C’est amusant de les voir se questionner, essayer de piquer leur curiosité et trouver une petite chose qui peut les intéresser dans tout ça.»

Pour Isabelle, il n’existe aucun sujet tabou, aucune technique inaccessible. Il y a toujours moyen d’aborder un sujet avec transparence et sensibilité. De démocratiser l’art en le rendant amusant.

En même temps: «Leur faire comprendre que l’art, oui c’est accessible, mais que ce n’est pas si facile non plus. Il y a du travail, de la persévérance là-dedans.»

L’émotion comme fil conducteur

Pourquoi l’art et la culture fonctionnent-ils si bien en médiation? D’emblée, les deux me répondent à l’unanimité que c’est l’émotion dans la culture qui est la clé. «Ce n’est pas une question de performance dans l’art. Tout le monde est gagnant. Tout ce que tu crées est beau. Toutes les réponses sont bonnes.»

Pour (re)découvrir Culture Shawinigan ou pour connaître leurs prochains projets et leurs activités à venir, c’est par ici!

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