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16 janvier 2024
Ressemble à personne : une exposition jeunesse sur la diversité corporelle à Trois-Rivières
Jusqu’au 17 mars au Centre d’exposition Raymond-Lasnier, on célèbre la diversité corporelle avec une exposition adressée aux enfants, mais appréciée des grand·es. Ludovic Boney, Jérémie Deschamps Bussières, Vincent Morisset, Caroline Robert et Fontaine Leriche ont créé des œuvres sur les thèmes de l’identité, de l’affirmation de soi et de la différence, du corps et de sa perception.
À l’époque où la pluralité des corps dans les médias rivalise avec la pléthore de filtres et retouches digitales, les dilemmes de l’image auxquels les jeunes font face sont multiples. Comédienne, animatrice, autrice sur la diversité corporelle avec Gloria sort du moule, ainsi que porte-parole de l’exposition Ressemble à personne, Guylaine Guay s’est entretenue avec DICI.
« Dans ma jeunesse, on n’avait pas ce mot-là, la grossophobie. » Guylaine raconte comment de glorifier un même type de corps pendant des décennies a rendu impossible pour plusieurs mis à l’écart de pouvoir se reconnaître à l’écran, dans les livres, comme les œuvres.
Elle applaudit les personnalités sur les réseaux qui représentent cette diversité corporelle et parle de l’exposition avec le même ravissement. En énumérant les œuvres, elle mentionne celle de Vincent Morisset et Caroline Robert, allO! une installation vidéo participative nous permettant de voir notre visage sur différents corps, par laquelle son fils Clovis, qui est autiste, a été captivé. L’œuvre, qui tient à souligner nos différences, suggère aussi que c’est ce qui nous unit.
« L’amour de soi, c’est pas obligé d’être 24h sur 24h, c’est un travail qui part de soi. C’est de se dire, moi j’ai ce corps-là, c’est ma machine, c’est mon trésor à moi et ce que je fais avec. Je pense que quand on le transmet bien, ce respect de soi, les autres finissent par l’avoir aussi ».
Guylaine Guay, porte-parole de l’exposition jeunesse Ressemble à personne
Comédienne, animatrice et autrice, Guylaine Guay est la fière porte-parole de l’exposition jeunesse Ressemble à personne. on peut la voir ici poser devant l’œuvre de Ludovic Boney. © Étienne Boisvert
Une variété précieuse
Guylaine constate comment d’amener l’angle de la diversité des corps avec les arts permet même aux adultes de se réconcilier avec des troubles d’image passés. Présente au vernissage, elle rapporte avec enthousiasme la diversité du public, en âge comme en genre. Comme quoi le sujet en interpelle beaucoup. Sur comment arriver à s’apprécier, elle affirme : « L’amour de soi, c’est pas obligé d’être 24h sur 24h, c’est un travail qui part de soi. C’est de se dire, moi j’ai ce corps-là, c’est ma machine, c’est mon trésor à moi et ce que je fais avec. Je pense que quand on le transmet bien, ce respect de soi, les autres finissent par l’avoir aussi ».
Conférence de Guylaine Guay
Fontaine Leriche, artiste pluridisciplinaire, expose l’œuvre Unique, qui mélange impression numérique, sérigraphie et couture. © Étienne Boisvert
Pour les enfants d’aujourd’hui, et ceux d’hier aussi
Angle similaire pour Fontaine Leriche, qui admet que ce que les adultes peuvent retenir de l’exposition, « c’est que tout existe, et tout est possible, il suffit de l’accepter, et de le voir ».
Fontaine, qui a réalisé également à Trois-Rivières l’installation Le courant, poursuit que le défi face à l’image qu’ont les enfants, en est un aussi pour les parents, de « donner confiance aux enfants pour qu’ils reconnaissent leur valeur le plus tôt possible ».
« Aujourd’hui il y a plus d’acceptation sociale, et les jeunes doivent quand même dé-plastifier les modèles ».
Coup d’œil sur l’œuvre Unique présentée par l’artiste pluridisciplinaire Fontaine Leriche dans le cadre de Ressemble à personne. © Étienne Boisvert
S’ouvrir le regard, pour mieux se voir
Les appels sensoriels de Ressemble à personne sont multiples, les couleurs sont vives, l’appel à créer avec tables à dessin et crayons est irrésistible pour l’enfant en soi, même une fois grandi.
« En général mes personnages sont extravagants, à mi-chemin entre l’humain et la fiction, poursuit Fontaine. Ils tendent naturellement vers le non-genré ou la différence de l’étrangeté. Non pas que ce soit mis de l’avant, mais simplement qu’il n’est pas nécessaire de les identifier. En ce sens, conclut-elle, ils ne ressemblent à personne, la thématique collait à merveille ».
Conférence d’ÉquiLibreVotre curiosité est piquée? On vous invite dès maintenant à aller faire un tour au Centre d’exposition Raymond-Lasnier voir l’exposition Ressemble à personne. Pour plus d’info, c’est par ici.
