18 juillet 2023

Nathalie Vanderveken, la femme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours

Par Élise Rivard

La rumeur dit qu’un ours serait dans les parages de Shawinigan et qu’il accueillerait les visiteuses et visiteurs au Centre d’exposition Léo-Ayotte. Mais rien de mieux qu’une rencontre avec l’artiste en arts visuels, Nathalie Vanderveken, pour confirmer les ouï-dire, car certaines de ses œuvres y auraient été repérées.

L’exposition jeunesse L’homme qui a vu l’homme qui vu l’ours, conçu par le Musée ambulant, en collaboration avec le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, a d’abord vu le jour à Sherbrooke en 2022. À son passage à Shawinigan, les commissaires ont invité une artiste de la région à y participer.

Originaire de Trois-Rivières, Nathalie Vanderveken travaille la sculpture, l’installation et la performance. © Emilie Duchesne

Un tissu d’inspiration

Originaire de Trois-Rivières, l’artiste visuelle Nathalie Vanderveken a fait un détour par Montréal et Québec avant de revenir au bercail. « En région, il y a de place pour faire des projets. C’est effervescent et dynamique. »  Depuis, son amour du textile et du patron s’est transposé en sculpture. Nathalie Vanderveken expérimente en combinant la couture à la sculpture où le corps est omniprésent dans sa réflexion artistique. Si elle travaille la sculpture, l’installation et la performance, elle s’amuse surtout à produire des œuvres portables, dont le « vêtement » sculptural qui en résulte renouvèle l’expérience du corps.

Elle planche d’ailleurs présentement sur son doctorat, lequel porte sur l’exploration de structures mobiles qui interagissent avec le mouvement, plutôt que des structures fixes. Elle poursuit en parallèle son travail autant en solo qu’avec le collectif Triangle.

« J’aime troubler nos perceptions en créant des objets qui nous amènent à sentir, à bouger, à être autrement. »

Nathalie Vanderveken, artiste en arts visuels

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Sur mesure (2018), Nathalie Vanderveken © Marion Gotti

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Inside-out (2023), performance de Nathalie Vanderveken © Mana Miecyzslawa

Rejoindre l’imaginaire des enfants

Nathalie propose trois œuvres dans la présente exposition L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. Cette exposition jeunesse construite sur le jeu rejoint bien sa démarche artistique. Une des œuvres, sous le format numérique, s’intitule Corps augmenté. Celle-ci a été réalisée avec le collectif Triangle composé de Carmen Jaci, de Matthew Schoen et de Nathalie.

« En général, je pense que l’esthétique de nos œuvres en collectif rejoint l’imaginaire propre à l’enfance, il y a quelque chose de léger, de doux, de ludique. On aime construire des univers fantastiques dans lesquels on peut s’évader. » Cette œuvre s’insérait parfaitement dans le parcours proposé par l’exposition.

Armure rose, l’une des deux sculptures portables de Nathalie Vanderveken présentées dans le cadre de L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. © Culture Shawinigan

L’homme qui a vu l’homme porter l’œuvre

Les deux autres œuvres, issues de la précédente expo Porte-moi, ont d’abord été présentées l’an dernier dans le cadre du festival de théâtre de rue Les Escales Fantastiques. Dans un rapport ludique à l’art visuel, le public était invité à « porter » carrément les sculptures et à expérimenter les possibles combinaisons pour devenir soi-même sculpture.

Bien qu’elles ne puissent pas être portées dans l’exposition actuelle, elle invite les jeunes visiteuses et visiteurs à imaginer les possibilités de l’œuvre sur soi.  « J’aime travailler avec les affordances d’un objet (concept qui désigne les potentiels d’action d’un objet) et on comprend quand même que ce sont des œuvres qui sont faites pour accueillir un corps, donc on peut se projeter dans l’œuvre. »

Nathalie Vanderveken explique que ces œuvres n’ont pas été pensées pour un jeune public au départ, mais elles ont un côté pop qui plaît aux enfants. Une autre série d’œuvres plus petites et portables a plutôt été créée spécifiquement pour eux. Ces œuvres seront à la disposition du Musée ambulant qui fera le tour des camps de jour de Shawinigan pour permettre aux jeunes de « devenir sculpture, essayer différentes combinaisons et travailler l’expressivité du corps. » Cette activité de médiation pour rendre l’art plus accessible rejoint la grande mission du Musée ambulant d’apporter l’art vers les publics de tous âges.

Pour mieux connaître la mission du Musée ambulant et ce qui se cache derrière la conception de L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours, on vous invite à écouter la capsule qui suit réalisée par La Fabrique culturelle.

Voir la vidéo

Porte-moi (2022), installation de sculptures portables créée par Nathalie Vanderveken. Présentées en 2022 au festival Les Escales Fantastiques à Shawinigan. © Instant photo

Bruce, L’Ours de Paryse Martin (2014) © François Lachance

Soi-disant qu’on peut voir L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours

L’exposition gratuite se présente sur deux étages et convie le public de tous âges. Le tout a surtout été pensé à hauteur d’enfant, c’est-à-dire qu’on a baissé le cadre des œuvres pour être plus accessible à la hauteur des yeux des plus petit·es. On peut même toucher certaines œuvres ou s’asseoir devant.

« C’est important pour le Musée ambulant qu’on sente que tout le monde a la capacité d’apprécier des œuvres d’art; qu’on soit un enfant de 4 ans ou une personne âgée de 75 ans; pour avoir une expérience positive de l’art et l’envie de retourner en voir. » Jeanne Couture, commissaire du Musée ambulant.

Ne craignez pas Bruce, l’ours vedette à l’entrée de l’exposition. Flattez-le à votre guise et laissez-le vous guider à créer votre propre conte. Vous pourrez ensuite partir la rumeur d’avoir vu L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. Une présentation de Culture Shawinigan au Centre d’exposition Léo-Ayotte jusqu’au 22 octobre 2023.

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