24 novembre 2022

Myriam Fauteux : Redonner à la communauté

Par Élise Rivard

Comme pour bien des artistes, le parcours de Myriam Fauteux est atypique. Non seulement celle-ci touche-t-elle au dessin et à la peinture, mais surtout, à la sculpture du métal. Cumulant les projets artistiques, Myriam a besoin de nourrir les différentes forces qu’elle a en elle, comme autant de dragons cracheurs de feu.

Roxanne Lacourcière et Myriam Fauteux devant la murale Sœurs © Emilie Duchesne

Connexion

Sa capacité innée à entrer en contact avec les gens a naturellement mis la médiation culturelle sur son chemin. C’est pour cette raison que Myriam a été choisie par Culture Shawinigan pour chapeauter le projet de murale dans le quartier St-Marc, un projet citoyen ancré dans la médiation. Déjà intéressée par ce type d’art, elle décide de se perfectionner en suivant des formations, car la murale prévue dans le quartier St-Marc est un gros projet. «C’est un quartier mal aimé, qui avait besoin d’amour.»

Pour l’aider dans ce projet plus grand que nature, Myriam a eu besoin d’une acolyte de confiance. C’est là où Roxanne Lacourcière, artiste en arts visuels, entre en scène! Venue l’appuyer dans sa démarche, celle-ci cosigne la murale avec elle.

Interconnexion

Désireuses d’en faire un projet rassembleur, Myriam et Roxanne ont rencontré les usager·ères et les intervenant·es de quatre organismes shawiniganais – Le Tràsh, le pavillon de l’Assuétude, la Maison citoyenne des familles de Shawinigan et le Centre Roland-Bertrand – pour les impliquer dans toutes les étapes du processus: de la conception jusqu’à la réalisation. C’est donc tous ensemble qu’ils et elles ont élaboré la nouvelle murale affichée au coin de l’avenue Champlain et de la rue Dufresne, dans le quartier Saint-Marc.

Détails de la murale Sœurs © Emilie Duchesne

L’œuvre Sœurs, est ainsi née des discussions avec les participant·es qui parlaient beaucoup de l’opposition entre l’industrie et la nature et de leur désir de les unir. C’est pourquoi on y voit deux grands personnages féminins : l’un, couché sur le dos, dont le ventre est une immense maison, et l’autre, assis, avec une montagne à la place du dos. Myriam et Roxanne ont également voulu fusionner, au travers des thèmes, leur deux univers distincts, mais pas complètement dissemblables, par le travail de la patience et de l’accumulation de la ligne. Des séries de montagnes et des lignes d’horizon pour Myriam; l’appropriation du corps et la présence de personnages pour Roxanne, où la végétation et des éléments propres au milieu industriel viennent s’entrecroiser.

« Le but du projet de murale est de redonner un sentiment de fierté à ce quartier-là, de ramener quelque chose de beau auquel ils [les résidents] vont être attachés, fiers et qu’ils vont pouvoir dire qu’ils y ont participé. »

Photo prise lors de l’inauguration de Soeurs © Emilie Duchesne

Myriam Fauteux lors de l’inauguration de Soeurs © Emilie Duchesne

Reconnexion

S’étalant sur deux murs qui se rejoignent au centre, la murale rappelle à Myriam la signification du nom Shawinigan, qui se traduit en langue atikamekw par «portage sur la crête». Et partant de l’idée que beaucoup de gens passent devant en auto ou marchent tranquillement à pied, l’imagerie a été pensée pour être simple, sans pourtant être simpliste, celle-ci comprenant deux niveaux de lecture. Alors qu’un rapide coup d’œil permet de saisir l’essentiel, un·e piéton·ne qui s’y arrête peut y déceler bien d’autres informations.

Ici aussi, les gens s’arrêtent pour leur poser des questions ou juste pour leur envoyer un pouce en l’air. «Ça vient toucher une corde sensible en raison du choix du quartier, alors c’est très valorisant. La murale n’est jamais au soleil, un peu comme le quartier d’ailleurs. Ça développe un sentiment d’appartenance au projet. De l’art avec et pour eux.»

L’art de la murale et son récent développement dans la région vous fascinent autant que nous? On vous invite à consulter notre dossier complet sur le sujet juste ici.

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