- Accueil
- Magazine
- Arts visuels
- Hétérotrophies : pour l’amour des champignons

L’hétérotrophie se définit comme un mode alimentaire qui consiste à se nourrir de substances organiques. Saviez-vous que les champignons et l’être humain sont tous deux des êtres hétérotrophes? Voilà ce qui anime la prémisse de l’exposition Hétérotrophies de l’artiste Marie-Eve Martel. À travers divers médiums, elle expose sa fascination pour le monde mycologique et sa relation avec l’humain. L’exposition est présentée au Centre d’exposition Léo-Ayotte jusqu’au 19 octobre.
« La thématique de l’exposition c’est comme une métaphore symbolique de la relation entre l’humain et la nature. L’humain est représenté par un peu tout ce qui est forme géométrique », explique Marie-Eve Martel. En effet, l’aspect architectural de Hétérotrophies se décline essentiellement via des socles sculptés et organisés évoquant le comportement humain. « De l’autre côté, on a le pan organique. Ça c’est la nature, ce qui n’est pas organisé. C’est ce qui est sauvage. C’est naturel donc ça va se produire, peu importe la volonté de l’être humain ». L’artiste présente cette dualité qui se veut à la fois un questionnement sur la place de l’humain dans la nature et une ode à cette recherche d’équilibre.

© Culture Shawinigan
Des champignons à la maison
Marie-Eve Martel a fait pousser des champignons chez elle, qu’elle a photographiés, pour ensuite créer par divers procédés les œuvres exposées. « Je me suis construit dans mon atelier une tente hydrofuge quasi hermétique, puis je me suis fait une ouverture à l’avant pour entrer mon objectif de caméra. J’ai fait des timelapses de champignons qui poussent et j’ai pris beaucoup de photos ». La portion du monde mycologique de Hétérotrophies regroupe ainsi plusieurs médiums comme le dessin numérique, des photos-collages et de la modélisation 3D. La conception des œuvres a d’ailleurs été effectuée de manière instinctive, raconte l’artiste. « La forme que ces œuvres-là ont prise, c’est venu de manière très spontanée. C’est une imagerie qui est pour moi très poétique ».
L’ensemble du corpus de Hétérotrophies s’est enrichi depuis 2017, année où l’exposition a vu le jour pour la première fois. Marie-Eve Martel continue de peaufiner et de faire évoluer son exposition, en plus de développer sa relation envers les matériaux vivants qu’elle aimerait voir un jour dans les salles d’exposition.
Mettre la main à la plasticine
Après sa visite, le public peut se rendre au 2e étage dans le but de participer à l’Å“uvre Forêt hybride par la création de champignons à partir de plasticine. Cette activité décomplexée se veut accessible à tout le monde. « Les gens sont invités à aller déposer leurs Å“uvres champignonnesques directement sur les murs et les socles », relate l’artiste. « Tout le monde n’accroche pas sur les mêmes types de champignons et sur le même type de ‘’beau’’. C’est une belle manière pour moi de faire le pont pour aider les gens à s’approprier et s’amouracher des champignons ».
Ne manquez pas l’exposition Hétérotrophies de Marie-Eve Martel présentée gratuitement au Centre d’exposition Léo-Ayotte de Shawinigan jusqu’au 19 octobre. Pour plus de détails, c’est par ici.
