26 juin 2024

Le secret de la chrysalide : le plaisir de se transformer de Nathalie Sanche

Par Cristina Moscini

Contenu créé en partenariat avec Culture Shawinigan

Jusqu’au 20 octobre, le Centre d’exposition Léo-Ayotte présente l’exposition Le secret de la chrysalide de Nathalie Sanche. Retour sur ma rencontre avec l’artiste à l’occasion de son vernissage le 6 juin dernier.

Nathalie Sanche © Charles & Annie Photographie

C’est d’abord à l’étage du Centre des Arts de Shawinigan que débute la première partie de l’exposition de Nathalie Sanche, Le secret de la chrysalide. Deux parties pour signifier deux phases, nécessaires et complémentaires, de cette série d’œuvres explorant la transformation.

L’artiste ayant notamment fait carrière en travaillant le métal explique non seulement avoir voulu passer au papier pour alléger la charge physique d’un médium dur et rigide, mais aussi, pour une quête du silence dans son travail, avec ce papier qu’on plie, replie, roule ou étend. Une douceur qu’on remarque aussi dans la forme des œuvres que Nathalie qualifie aussi de féminin sacré.

« Ces métamorphoses, on en vit tous », affirme-t-elle.

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© François Lafrance

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© François Lafrance

Le temps de la métamorphose

En se promenant à travers ses installations lors du vernissage, on parle aussi de gestation et de deuil, ce qui n’est pas sans rappeler le décès de son conjoint, l’artiste ébéniste Angelo Sorrentino, en 2020. Le nom des œuvres fait également écho à ces mouvances de cycle : L’étape entre la chenille et le papillon, Le temps de la métamorphose, La roue de la transformation.

Sur cette suggestion de passer d’un état à un autre, on arrive au rez-de-chaussée, pour la deuxième partie de l’exposition, où on pénètre dans un nouvel univers. Habituellement conceptualisée pour l’extérieur, le Centre Léo-Ayotte a habilement réussi à recréer l’ambiance d’un champ nocturne pour y exposer les œuvres cette fois-ci faites d’ogives fines de métal représentant tour à tour lotus, coccinelle, portails. L’environnement sonore de crécelles et la matière organique au sol faites de terre et de feuilles mortes, en plus de l’éclairage coloré se cognant aux murs noirs comme des prismes d’une autre dimension, ajoutent un ressenti d’élévation spirituelle. Soudain, ces procédés aux accents lépidoptères appellent à nos expériences humaines, ces bouleversements chavirant de l’infiniment grand à l’infiniment petit, pour réverbérer de nouveau à l’infiniment grand. On pogne de quoi, comme on dit!

Nathalie Vanderveken, coordonnatrice à la programmation des arts visuels, abonde dans le même sens : « On est vraiment dans la matérialité, un processus simple mais qui ouvre sur des belles possibilités, avec l’évocation de la chrysalide. La répétition, l’accumulation, viennent créer une belle atmosphère en douceur, mais colorée, punchée. » Et sur le cheminement de Nathalie Sanche : « C’est impressionnant son travail, parce qu’elle a exploré tellement de choses différentes dans son parcours. Ce gros virage (du métal au papier tourné), appelle à la légèreté, c’est complètement différent. » Et le résultat « du cocon au déploiement », se traduit bien dans l’utilisation de leurs deux salles d’expo.

« J’ai pris conscience [à travers ma pratique] que tout le sens de la vie se tenait à l’art. »

Nathalie Sanche

© François Lafrance

Du rêve à la réalité

Alors qu’on parle beaucoup de la disparition du papier depuis l’avènement du numérique, ainsi qu’avec le passé historique de Shawinigan et son autrefois lucrative Laurentide Pulp Co. qui n’est plus, la feuille se revêt dans la localité d’une importance toute spéciale, comme un reflet de cet éphémère à capter.

Questionnée sur l’étincelle de départ de son projet, Nathalie Sanche me parle d’un rêve qu’elle a fait où elle descendait dans un sous-sol et qu’elle y a aperçu une nymphe blanche suspendue sur le point d’éclore, pour y voir enfin émerger une aile de papillon d’un mauve seyant. Ce rêve lui aura servi comme point de départ nous rappelant que « c’est en nous, tout ce qu’on a besoin. »

Quand je lui demande finalement de nous révéler quel est-il, le secret de la chrysalide, Nathalie Sanche cite le physicien Philippe Guillemant : « Toute ta couleur, ta propre essence, il est là le secret. C’est de s’écouter dans notre intuition. Quand tu sens que c’est pour toi, ce qui t’arrive comme une coïncidence, une intuition, un feeling, ben il est là le secret. Fais-toi confiance, c’est là. »

Pour de plus amples informations sur l’exposition ou pour connaître les heures d’ouverture du Centre d’exposition Léo-Ayotte, c’est par ici.

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