Hockey – Beauté fanatique : quand l’art rencontre le hockey

C’est durant l’enfance de Marc-Antoine K. Phaneuf que son intérêt pour le hockey et les objets populaires prend forme. À l’instar de nombre de Québécois et de Québécoises, il regarde les matchs de la LNH à la télé et collectionne les cartes de ses joueurs préférés. Au-delà du jeu, il est attiré par tout ce qui compose le monde du hockey surtout par la beauté des logos des équipes, notamment celui des Lasers de Saint-Hyacinthe, la ville où il grandit.  Cette passion pour notre sport national, combinée à sa fascination pour les objets se veut un véritable moteur pour l’artiste en devenir : « une porte sur le monde, sur l’art et sur le design ».

Des univers connectés

Selon lui, l’art et le hockey se ressemblent sur plusieurs points. Ils possèdent leur propre industrie et leurs propres politiques, où les principaux acteurs sont hissés au rang de célébrité. L’aréna comme la galerie d’art, sont des lieux qui invitent à se divertir, à sortir de l’ordinaire et deviennent, le temps d’un match ou d’une exposition « des pauses dans (la) vie » quotidienne ; « deux univers qui se connectent puisqu’ils nous permettent de vivre la vie ». L’entrelacement de ces mondes inspirent, depuis plus de dix ans, une série d’œuvres visuelles produites par l’artiste, comme Peinture canadienne rassemblant 3000 cartes triées sur le volet ou P.KP. HOCKEY P.Q. traitant du potentiel retour des Nordiques de Québec.

Dans sa nouvelle exposition, Hockey – Beauté fanatique, Marc-Antoine K. Phaneuf pose un regard anthropologique sur ce sport. Campé dans les années 80-90, où la frénésie du hockey battait son plein, l’exposition se veut en quelque sorte « un pas de recul sur le passé » où il transpose à la fois son imaginaire d’enfant et ses réflexions d’artiste. Travaillant à partir de l’iconographie sportive de l’époque, on y retrouve des œuvres produites aussi bien il y a trois mois qu’au cours des treize dernières années. Il en résulte un déferlement de créations colorées où s’accumulent harmonieusement dessins, photographies, sculptures, sérigraphies et littérature. L’exposition regorge de surprises allant d’une série de collages réalisés à même les pages illustrées d’un livre sur l’histoire de l’art au podium garnit de plusieurs Coupes Stanley en passant par une installation composée de 435 photographies de produits dérivés des Nordiques de Québec. Des œuvres qui font évidemment sourire mais qui ont aussi la force de mettre en lumière, sans ambiguïté, les liens unissant l’art et le hockey. Des œuvres où s’additionnent les références puisées à même notre quotidien, nos souvenirs et notre identité, desquels jaillissent des réflexions profondes sur notre rapport aux objets et notre appartenance culturelle.

Présence trifluvienne

Ayant récemment collaboré avec la revue d’art Le Sabord dans le cadre d’une résidence artistique numérique, Marc-Antoine K. Phaneuf participera au Festival international de poésie au début du mois d’octobre en plus d’agir en tant que commissaire invité de la 12e Biennale nationale de sculpture contemporaine présentée l’été prochain. Une présence en sol trifluvien qui promet.