24 novembre 2022

Camilia Leclerc-Richard : Porter un double regard

Par Élise Rivard

Enseignante au secondaire en arts plastiques et en art dramatique, Camilia Leclerc-Richard a répondu à l’appel de projets de Culture Trois-Rivières à la troisième année du circuit de murales. «Colorer des murs ça m’a toujours bien impressionnée.» Au départ, si celle-ci ne se croyait pas assez expérimentée, la réalisation d’une première murale de sol et d’une murale au Cornet du coin à Trois-Rivières, créée en partenariat avec Laurence Beaulieu-Roy, lui aura finalement donné la confiance suffisante de se lancer.

Camilia Leclerc-Richard © David Leblanc

Un regard intérieur

Lorsqu’est venu le temps de concevoir la murale sur la rue Royale au centre-ville de Trois-Rivières, Camilia a d’abord pensé à sa palette de couleurs : des couleurs dynamiques, vives. Assistée de Jean-René Douville-Tessier, chargé de production pour MURAL, elle a pu apprendre les techniques, les outils et faire un transfert de connaissances avec lui. Contrairement à d’autres qui pensaient à ce que pourrait aimer le public, la démarche de Camilia a été plus introspective. Elle a créé l’image pour elle, en faisant confiance à son intuition.

«J’ai toujours dessiné des yeux, du plus longtemps que je me souvienne. Des yeux et des nuages. J’en mets partout.» Son œuvre La traversée transpose un message plus personnel, mais dans lequel chacun·e peut se retrouver. «C’est la naissance d’un regard qui naît dans l’huître et ça porte bonheur. Ça donne le bonheur de faire son chemin. Un regard qui voyage au travers des intempéries, qui voyage au travers le regard des autres parce qu’il y a plein d’autres yeux qui sortent, qui le regardent, pour finir en haut, grand et émerveillé!»

«Une murale c’est gigantesque, impressionnant et visible. Les murales sont une façon de faire de la ville elle-même, un musée. Et avoir de la couleur dans une ville, ça apporte un bien-être aux gens et à l’artiste.»

Détails de La traversée, murale réalisée par Camilia Leclerc-Richard sur la rue Royale au centre-ville de Trois-Rivières © Olivier Croteau

Un regard extérieur

C’est un double regard pour les passant·es. Qui regarde qui? «Quand je fais une murale, c’est regardé par tout le monde; tout le monde juge le travail qui est fait, les artistes. Le regard et le jugement sont très présents dans notre société.» Symbolique, son œuvre est porteuse d’un message intérieur et social. Elle nous incite à modifier notre propre regard porté vers l’œuvre et les autres. «Tout le monde a un regard plus émerveillé lorsqu’on fait fi des regards des autres.» Les avions en papier sont quant à eux un clin d’œil à la papeterie, hommage à la ville de Trois-Rivières.

Un regard bienveillant

Klaxonnée, arrêtée par les gens qui donnent des commentaires, posent des questions, elle a dû dire plus de 400 fois «merci». C’est un réel défi physique peindre à l’extérieur avec la chaleur et le soleil qui plombe sur le mur. Les encouragements lui redonnaient de l’énergie. «Je n’ai jamais eu autant d’amour pour mon art. C’est nourrissant!». « Les couleurs sont ludiques et joyeuses, avec un message à mon image. Je l’ai fait pour moi et pour me surpasser.»

L’art de la murale et son récent développement dans la région vous fascinent autant que nous? On vous invite à consulter notre dossier complet sur le sujet juste ici.

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