16 août 2022

3 photographes de la Mauricie à découvrir

Par Caroline Ruest

Dans le cadre de la Journée internationale de la photographie, DICI a tenu à mettre en lumière le talent de trois photographes de la Mauricie. Pour ce faire, nous sommes allés à leur rencontre afin d’en apprendre davantage sur ces femmes partageant la même passion pour leur métier.

Christine Berthiaume © Nathalie Houle

Christine Berthiaume

Pourquoi avoir choisi la photographie?

Je n’ai pas choisi la photographie, c’est la photographie qui m’a choisie! J’ai su que je voulais devenir photographe lorsque j’avais 18 ans. Je suis partie avec mon petit bagage pour faire une technique de trois ans en photographie au Cégep du Vieux Montréal. L’aventure commençait. Elle ne s’est jamais terminée.

Qu’est-ce que vous aimez par-dessus tout dans l’art de la photographie? 

Chaque être humain porte un regard différent sur le monde qui l’entoure, et être photographe me donne l’opportunité de partager ma vision du monde. C’est à travers le portrait que je me réalise le plus en tant qu’artiste. La nature humaine me fascine. Le portrait me permet d’exprimer qui je suis à travers le regard que je porte sur l’autre.

Comment décrieriez-vous votre travail à une personne qui ne connaît pas vos œuvres artistiques? 

J’essaie toujours d’apporter de la poésie à mes images, et d’aller à l’essentiel. La photographie est une technique, une fois qu’on la maîtrise, le défi est d’aller au-delà de ça, de mettre sa touche personnelle, de s’exprimer par le regard qu’on porte sur le monde. C’est là qu’elle devient un art.

Quels conseils donneriez-vous à un·e aspirant·e photographe?

Apprenez la technique jusqu’à ce que vous la maîtrisiez du bout des doigts. Pratiquez, pratiquez, pratiquez. Il n’y a pas de secret. Votre appareil photo est comme un instrument de musique, faites vos gammes! Quand vous serez capable de créer une image «parfaite», au sens technique du terme, oubliez cette idée de perfection. Déconstruisez-la. Commencez à vous demander quelle histoire vous aimeriez raconter, et trouvez comment vous allez vous y prendre pour le faire. Parce que c’est ça, être photographe. C’est raconter une histoire, qui ne se raconte pas avec des mots.

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Jacques Newashish © Christine Berthiaume

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Fabiola Toupin © Christine Berthiaume

Catherine Rondeau © Nicolas Aubry

Catherine Rondeau

Pourquoi avoir choisi la photographie?

J’ai eu la piqûre pour la photographie lors de mon premier cours d’initiation au secondaire. Après une formation universitaire en photo, c’est toutefois la pratique de la vidéo qui m’a amenée à parcourir le monde, caméra au poing. Comme la réalisation télévisuelle me permettait de gagner ma vie, je me suis éloignée de la photographie pendant une quinzaine d’années. J’y suis revenue dans le cadre d’un projet de mémoire de maîtrise. Les nouvelles possibilités de manipulation de l’imagerie numérique m’ont donné l’occasion de mettre en scène des univers imaginaires.

Qu’est-ce que vous aimez par-dessus tout dans l’art de la photographie? 

Pour moi, le plaisir se déploie à deux niveaux. Dans la pratique, le moment de la découverte de l’image pour la première fois après le déclic reste toujours magique. C’était beaucoup plus romantique à l’époque du travail en chambre noire où il fallait attendre de voir l’image prendre forme dans le bassin d’acide. Désormais, le numérique donne un accès instantané au résultat. Pour moi, l’émotion demeure toutefois la même. Au niveau conceptuel, j’aime beaucoup jouer avec la prégnance de l’adhésion au réel que suscite la photographie. Car en dépit des trucages fréquents, l’idée qu’une photo représente la réalité colle à la pellicule, si je puis dire, de la photo. Dans mon travail, je brouille souvent cette frontière entre la réalité et la fiction.

Comment décrieriez-vous votre travail à une personne qui ne connaît pas vos œuvres artistiques? 

Ma production artistique des dernières années s’inscrit dans le sillage du surréalisme. J’ai développé un style photographique à la fois intimiste et onirique, mettant en scène des personnages dans des décors inusités. Chaque image entraîne le spectateur dans une réalité parallèle qui évoque, à la manière d’un rêve, une émotion ou un mécanisme psychique.

Quels conseils donneriez-vous à un·e aspirant·e photographe?

Ne pas perdre pied dans les méandres techniques. Il y a tout un jargon photo aujourd’hui pour comparer les différences entre appareils, objectifs, capteurs, modes de prises de vues, etc. C’est sans fin! L’essentiel, c’est d’arriver à maîtriser les trois fondamentaux : la lumière, la vitesse et la profondeur de champ. À partir de là, s’amuser tout en gardant en tête l’importance de créer de la cohérence entre ses images. La distinction entre de très bons photographes amateurs et des photographes professionnels se situe souvent dans cette capacité à former des corpus d’œuvres bien définis.

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Piégée © Catherine Rondeau

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Intimité publique © Catherine Rondeau

Emilie Duchesne ©  Sébastien Bergeron, Cyclopes photographie

Emilie Duchesne

Pourquoi avoir choisi la photographie?

Aussi cliché que ça puisse paraître, c’est un peu la photographie qui m’a choisi. J’ai été initié par des amis passionnés, j’avais un background en arts visuels, je savais composer, ça a été un fit parfait! J’ai tout de suite aimé l’instantanéité du geste; je suis d’une impatience crasse.

Qu’est-ce que vous aimez par-dessus tout dans l’art de la photographie? 

C’est l’idée de révéler un fragment d’instant qui n’a appartenu qu’à moi. C’est un partage très intime, un peu comme dire un secret.

Comment décrieriez-vous votre travail à une personne qui ne connaît pas vos œuvres artistiques? 

Dans mon travail, je m’intéresse au rapport entre l’humain et son environnement, le réinventant parfois au gré de mes fantaisies. Mariant une photographie dépouillée au traitement numérique de l’image, je travaille la photographie comme on travaille son jardin, minutieusement, avec les mains dans la terre et la constance du jardinier.

Quels conseils donneriez-vous à un·e aspirant·e photographe?

Bien sûr, connaître sa caméra est un must, mais pour créer de la bonne photo selon moi, le plus important, c’est de vivre pour vrai, pas seulement à travers l’œil de sa caméra.

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© Emilie Duchesne

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© Emilie Duchesne

Quelles femmes talentueuses et inspirantes! Voilà qui donne envie de ressortir son appareil pour capter toute la beauté qui nous entoure.

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