Rajeunir son public, un spectacle à la fois

Selon Philippe Gauthier, « le plus grand défi de tous les diffuseurs est de renouveler son public ». Pour lui, suivre son évolution devient une priorité pour se mettre en quête de nouveaux et nouvelles adeptes des arts, toutes disciplines confondues, car comme il le dit si bien, « rien n’est jamais acquis ».

Pour concurrencer le numérique ainsi que les festivals en plein air, Philippe Gauthier croit qu’il est nécessaire d’inciter la population à délaisser, à l’occasion, le confort de leur foyer. « Il faut que les gens retrouvent un lieu de rassemblement pour venir vivre des moments ensemble devant une proposition artistique. Aller voir une pièce, ça t’amène un questionnement. Il faut se laisser imprégner par l’histoire. Une fois que tu as fait ta sortie, ça apporte quelque chose que la télévision ne t’apporte pas et c’est magnifique ». Mais comment faire pour atteindre cet objectif? Se montrer clairvoyant et créatif!

Semer pour récolter

C’est bien connu, l’art n’est aucunement réservé qu’aux adultes. C’est pourquoi, en 2024, Culture Shawinigan a reçu en ses murs 7 300 élèves du primaire et du secondaire, venu·es assister à un spectacle (cirque, danse ou théâtre) ainsi qu’à des ateliers en médiation culturelle. En arts visuels, ce sont 111 visites scolaires qui ont eu lieu au Centre d’exposition Léo-Ayotte, suivies d’activités réalisées selon les différentes pratiques présentées en salle. « On aimerait toujours en faire un petit peu plus au niveau scolaire, car ça sème des graines pour plus tard. » Créateur de souvenirs, Culture Shawinigan travaille donc en amont pour ensuite espérer récolter le fruit de ses efforts.

L’été sous le signe de la gratuité

La saison estivale s’avère favorable aux aventures et découvertes en tous genres. Culture Shawinigan en profite pour sortir de ses murs et aller à la rencontre du public par l’entremise des diverses disciplines généralement présentées en salle. Leur but? Initier les gens à de nouvelles expériences artistiques tout en souhaitant leur donner l’envie de venir voir des spectacles en leur enceinte. « Ça, c’est une manière d’essayer de développer les publics. Je n’ai pas de résultats tangibles de ça. Je ne peux pas dire que par les activités gratuites on augmente notre achalandage dans nos salles. Je ne peux pas le confirmer, mais c’est sûr que ça a un effet bénéfique, c’est sûr et certain. » Créateur d’ambiance, Culture Shawinigan débarque donc dans les rues pour réchauffer l’été dans l’optique de revoir quelques visages aperçus, dès l’automne venu.

Gâter son public pour le fidéliser

De l’aveu de Philippe Gauthier, Culture Shawinigan, comme tout autre diffuseur, se voit dans l’obligation d’offrir des rabais s’il souhaite développer, renouveler et rajeunir son public. Toutefois, selon ses dires, « il est difficile d’évaluer quel est l’effet positif à long terme de ces actions-là. » Malgré tout, les étudiant·es ainsi que les membres privilèges ont accès à des promotions conçues spécialement pour elles et eux. Créateur d’expériences, Culture Shawinigan invite donc son public à découvrir de nouvelles propositions artistiques en bénéficiant de réductions attrayantes.

Encourager la fréquentation des 18-35 ans

« À mes yeux, tout est accessible. Il faut avoir une vision large, rester ouvert et écouter les tendances du moment. » Pour s’assurer que ce public soit au rendez-vous, il s’avère toutefois essentiel de cibler des valeurs sûres telles que Simon Leblanc ou Sam Breton, en humour, ainsi que Fredz, Les Hay Babies, Pelch, Mononc’ Serge & Anonymus, en musique. Créateur de bonheurs, Culture Shawinigan sait entendre et respecter les préférences de ses différents publics.

Voilà donc quelques-unes des mesures employées par Culture Shawinigan pour nourrir son lien privilégié avec ses divers publics.