28 novembre 2024

Pour une plus grande place des arts dans les activités parascolaires

Par Élodie Mongrain

« Il est important de réserver une grande place aux sports dans les écoles. » est loin d’être une affirmation controversée. Remplacez « sports » par « arts » et vous vous lancez dans une tout autre discussion. Cette conversation, je l’ai eue plus souvent qu’à mon tour et je ne suis – heureusement – pas la seule. Elle est, entre autres, au cœur du travail de l’organisme ACLAM.

L’organisme a récemment dévoilé une étude de l’Observatoire québécois du loisir dont les résultats semblent, en fait, vouloir montrer que c’est la combinaison d’activités artistiques et sportives qui aurait les plus fortes retombées positives pour les jeunes.

ACLAM - pour des écoles expressives

Si ACLAM ne vous dit pas grand-chose, peut-être serez-vous plus familier·ères avec leur programme le plus connu Secondaire en spectacle ou avec leur plus récent rejeton Improvincial. De manière générale, ACLAM, dont le nom est une contraction du mot acclamation, travaille à coordonner et à offrir des initiatives clés en main aux intervenant·es en loisir des écoles partout dans la province.

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Le Rendez-vous Improvincial se démarque par une approche non compétitive permettant aux jeunes de s’amuser et d’expérimenter dans le plaisir.  © Studio Horizon pour ACLAM

Au-delà de l’intuition

Il est évident qu’au sortir d’un événement comme le Rendez-vous panquébécois, conclusion annuelle de l’aventure Secondaire en spectacle, les jeunes risquent fort de dire que l’expérience a été positive. Mais, au-delà de ce sentiment immédiat, la pratique d’activités artistiques et culturelles a-t-elle des bienfaits concrets pour les adolescent·es? Ces bienfaits justifient-ils que les écoles investissent temps et argent pour offrir de telles activités en parascolaire?

Nous sommes plusieurs – individus et organisations – à avoir l’intuition que oui. Mais c’est bien là le défi lorsqu’on souhaite convaincre autrui : on doit s’appuyer sur des intuitions et, au mieux, des expériences vécues.

C’est donc pour avoir de meilleurs outils de sensibilisation qu’ACLAM a demandé l’aide de l’Observatoire québécois du loisir de l’UQTR. Il en ressort une étude intitulée Les bienfaits de la participation parascolaire artistique à l’école secondaire sur la vie et le développement des jeunes.

« Les retombées se ressentent et on peut en être témoin quand on baigne dans le milieu, mais c’est difficile à quantifier » me dit Gabrielle Thériault, directrice développement et partenariats chez ACLAM.

En effet, s’il existait déjà des données sur les activités parascolaires en général, les études dont elles étaient tirées ne faisaient pas nécessairement de distinction selon la nature des activités. Or, comme l’explique Mme Thériault, « certains intervenants se butent à des directions ou des conseils d’établissement qui considèrent, parce qu’il y a beaucoup de sport, qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter à l’offre de parascolaire. »

Depuis 30 ans cette année, Secondaire en spectacle offre aux jeunes de partout au Québec la chance de se familiariser avec les arts de la scène. © DFuse pour ACLAM

Des bienfaits avérés

De manière générale, l’étude permet de constater une corrélation entre la pratique d’activités artistiques en parascolaire et certaines caractéristiques jugées positives sur le développement et l’épanouissement des adolescent.es comme :

  • la motivation scolaire ;
  • la motivation à poursuivre ses études après le secondaire ;
  • la créativité ;
  • l’empathie ;
  • un taux plus faible de comportements indésirables.

Si l’on observe au-delà de la vie scolaire et à plus long terme, les adultes interrogé·es dans le cadre de l’étude disent, entre autres, avoir appris à se connaître, avoir élargi leurs opportunités et avoir développé des compétences désormais utiles dans leur vie professionnelle comme le leadership ou l’adaptabilité.

Il demeure vrai que certains bienfaits de la pratique d’activités parascolaires comme l’augmentation de la confiance en soi ou la création d’amitiés durables peuvent s’appliquer autant dans le cadre d’un sport que d’une activité de nature artistique. En revanche, les chercheurs Jocelyn Garneau et Jean-Marc Adjizian soumettent l’hypothèse que, pour que les impacts se manifestent, il faut que l’activité soit faite dans le plaisir. Ainsi, offrir des activités culturelles dans nos écoles permettrait de rejoindre une tranche de la population adolescente que le sport n’attire pas nécessairement.

En cumulant leurs observations, les chercheurs en viennent à formuler la recommandation de « favoriser la programmation d’activités parascolaires autres que sportives dans [les établissements scolaires] et réserver une part de budget substantielle à ces activités pour que les jeunes puissent les pratiquer dans un contexte de qualité ».

Pour plus d’info sur l’étude

Il ne reste qu’à souhaiter que ces constats aident à porter le discours des gens d’ACLAM jusqu’aux bonnes oreilles pour qu’un nombre grandissant d’adolescent·es rayonnent dans la discipline de leur choix.

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