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- Narcissa Wolfe: La reine-sorcière des Trois-Rivières
Narcissa Wolfe, c’est plus que l’alter égo drag queen du trifluvien d’origine Jeffrey Leclerc. L’autoproclamée «Reine des Trois-Rivières» a toutefois bien mérité son titre grâce à son rayonnement sortant des frontières du Québec, en plus de son implication sur la scène drag trifluvienne.
Narcissa Wolfe à l’occasion de la première saison de l’émission Call Me Mother sur les ondes de OUTtv © Call Me Mother
Une sorcière (pas) comme les autres
Cette année, Narcissa Wolfe fête ses 5 ans! Une naissance non planifiée, encouragée par son conjoint de l’époque, alors que ce dernier lui propose de tenter l’expérience de l’art du drag. Le concours Dragwarts – L’école des drags queens, concept mélangeant Drag Race, Star Académie et Harry Potter d’une durée de six mois, permet à l’époque à Narcissa d’éclore avec éclat en se rendant jusqu’en finale de la compétition!
La jeune recrue découvre alors que l’art du drag fusionne plusieurs de ses passions et talents: la danse, le chant, le maquillage, en combinaison avec ses études en théâtre et en couture.
Narcissa à l’occasion du spectacle Vive nos Divas! du Cirque du Soleil présenté à l’été 2022 à l’Amphithéâtre Cogeo © Étienne Boisvert
Malgré un début prometteur, la drag queen trifluvienne n’aura reçu aucun passe-droit. Tout de même, la rudesse de la compétition, les insultes, les importants investissements financiers et temporels ne l’auront pas démotivée pour autant! La crainte de l’ancien étudiant en théâtre au Cégep de Trois-Rivières que l’aspect «sorcière punk [avec] un côté très noir, un côté très rose» de Narcissa soit complètement rejeté se révèlera finalement non-fondée!
Tous ses efforts n’auront pas été faits en vain! De Québec à Ottawa, en passant par Trois-Rivières et Sherbrooke, la sorcière punk permet à son créateur de vivre maintenant à temps plein de son art.
Et ces douze derniers mois n’ont fait que confirmer son statut de «Reine des Trois-Rivières»; implication au sein du spectacle Vive nos divas! du Cirque du Soleil présenté à l’Amphithéâtre Cogeco, participation à l’émission Call Me Mother mettant en vedette la «sulfureuse» Barbada de Barbades; multiplications des spectacles, dont neufs prestations en quatre jours à l’occasion de la Fête Arc-en-ciel à Québec! La liste de ses implications ne cesse d’allonger!
Les «bébés-drags» à l'assaut de la Mauricie?
La popularité d’émissions telles que Canada Drag Race a-t-elle une influence pouvant créer un univers drag complètement mauricien? Dans un premier temps, «La Reine des Trois-Rivières» explique que l’essor des «bébés-drags» favorise une importante sélection naturelle: «30 vont auditionner […] Trois vont devenir vraiment bonnes […] et percer. Pour réussir […] il faut sortir de Trois-Rivières», en plus de mettre beaucoup de temps et d’effort.
Narcissa Wolfe est désormais la «maman drag» de trois talentueuses artistes : Axelle Wolfe, Deborah Kadabra et Aliss Love Wolfe. Le quatuor forme la Haus of Wolfe. Selon l’artiste d’origine trifluvienne, «J’ai créé une équipe qui s’entend bien, que tout le monde puisse s’entraider à faire évoluer les autres». © Narcissa Wolfe
Le créateur de Narcissa tient quand même à préciser les efforts que lui, Francis Boisvert (alias Trashy la Drag, drag queen en résidence au bar La Diversité) et les Productions Tapis Rouge ont investi de leurs côtés pour susciter depuis quelques années une certaine vitalité locale: «On a vraiment travaillé fort pour avoir une plus belle scène.» Toutefois, Jeffrey explique qu’il faudrait davantage de drags s’impliquant sur place pour favoriser une vie culturelle drag à 100% mauricienne.
Bien que la popularité de Narcissa monopolise tout son être, Jeffrey ne renie pas un gros projet qui lui tient à cœur: une Fierté à Trois-Rivières! Il a même «déjà commencé à faire des petits pas pour ça».
En attendant, il sera possible d’accueillir notre reine le 10 décembre prochain à l’Amphithéâtre Cogeco lors du spectacle DRAG.
*Photo de couverture © Marc-André Riopel