10 février 2022

L’album Paysage d’Isabelle Clermont: Une expérience sonore multisensorielle

Par François Désaulniers

La compositrice, musicienne et artiste ‍interdisciplinaire, Isabelle Clermont, nous présente Paysage. Disponible dès maintenant en écoute intégrale, son album compte sept compositions originales alliant, entre autres, la harpe, la voix et l’échantillonnage.

Comment décrirais-tu ton album?

Mon album est vraiment à mon image : multisensoriel, coloré, paysager. On peut quasiment y goûter, y toucher. À chaque pièce, on peut voir ou imaginer une scénographie, un décor théâtral différent. Il y a une déambulation qui se fait dans l’espace, au-delà de la musique. Parce que la musique est bruit. Et que le bruit est musique. Ainsi, l’album présente une texture sonore où il n’y a pas de limites. Plutôt qu’un exercice de virtuose, on y retrouve la musicienne qui entend des couleurs et l’artiste plasticienne qui touche à des sons. L’une ne va pas sans l’autre.

À quel genre d’expérience doit-on s’attendre?

Il y a quelque chose de mystique et de mystérieux, comme dans ma démarche d’installation en arts visuels. Je veux créer un univers. Mon album ressemble à une installation immersive. Entre autres, par mon utilisation de la suspension. Dans certaines pièces, il y a quelque chose qui flotte au-dessus de notre tête. On ne sait pas trop… Mais dans d’autres pièces plus concrètes, comme Confiner l’habitable, on se retrouve devant un feu d’artifice. On en a plein les oreilles. Moi, j’assume très bien mon maximalisme. Je suis très. Je suis méga. Si on me donne un espace, il a besoin d’être grand parce que je vais tout  le prendre. Et dans la musique c’est la même chose : les bruits, les textures, les expérimentations, l’improbable; je vais tous les mixer. Même si ça ne se peut pas.

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Isabelle Clermont © Max Pol Proulx

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Isabelle Clermont © Max Pol Proulx

Comment y es-tu arrivé? Avec quels outils as-tu créé cet univers?

Ça part du piano à queue du Conservatoire de musique de Trois-Rivières. J’y ai fait une résidence de création grâce à une bourse du Programme de partenariat territorial du Conseil des arts et des lettres du Québec. J’avais aussi apporté tous mes «bouibouis» sonores : ma harpe, mes accordéons diatonique et chromatique, mon tourne-disque, des bols tibétains, du papier et toutes sortes d’objets pour faire du bruitage.

D’où te vient ton intérêt pour la harpe? De quelle façon approches-tu cet instrument?

La harpe est arrivée plus tard dans ma vie. Je l’ai apprise de manière autodidacte, en essayant divers modèles. Depuis trois ans, j’utilise une harpe électrique avec des pédales d’effets et un ampli. Comme une guitare électrique. Tout ça parce que j’ai eu un coup de foudre en voyant Zeena Parkins, une de mes idoles, performer sur scène avec une harpe électrique au Festival international de musique actuelle de Victoriaville. Je me suis dit : moi aussi, je veux ça!

Paysage © Isabelle Clermont (musique)/Geneviève Giroux (linogravure)

À qui s’adresse ton album? Qui pourrait être touché par ton projet?

Je fais beaucoup de musique de vidéos d’art, pour moi ou pour d’autres créateurs. Ma musique, c’est de la musique de création. Mais je ne vise pas une clique ou seulement ceux qui aiment la musique actuelle. On pourrait dire que mon album s’adresse particulièrement aux cinéphiles; à ceux qui aiment le cinéma et la musique de film.

La linogravure de la pochette est signée Geneviève Giroux. Dany Janvier a collaboré au mixage et Mario Gauthier à l’édition ainsi qu’au matriçage. La diffusion est assurée par l’organisme Tour de bras.

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