Jimmy Hamel : cultiver, raconter et s’épivarder

Cette première question que me lance Jimmy Hamel, alors que je m’apprête à discuter avec lui pour pondre cet article, donne déjà le ton bon enfant de notre échange.

Personnellement, j’opte pour la sécheuse, simplement parce que je n’ai pas de corde à linge. Or, il faut avouer que la question se pose quand on a déjà posé pour Calvin Klein à New-York pour débuter une carrière en mannequinat.

Ces débuts dans l’univers du flamboyant et du glamour étonnent lorsqu’on connaît d’abord Jimmy Hamel comme l’homme derrière le sympathique personnage de conteur agro-alimentaire qu’est Marcias Portelance.

Tantôt mannequin, tantôt comédien, travailleur social, conteur impliqué dans sa communauté, amateur d’acrobaties, de surf et d’arts vivants : difficile de brosser le portrait d’un homme au parcours tout sauf linéaire.

« Faire de quoi »

Puisque ni Jimmy, ni Marcias ne font les choses à moitié, il n’en fallait pas plus pour que le duo (l’alter et l’ego) plongent dans un cours intitulé « Exploration d’une idée entrepreneuriale », formation alors offerte par Fonds d’emprunt Québec. Entouré de gens avec des projets de vignobles, de développements en nouvelles technologies et autres projets du genre, Jimmy allait alors développer « un personnage », mais aussi une idée, celle d’allier son désir de jouer et de conter à sa volonté de valoriser et de conscientiser le public à la consommation de produits agroalimentaires locaux.

De cette idée naissent de nombreux partenariats avec plusieurs marchés publics en région pour lesquels Marcias anime des tournois de lancer du fer ou de jeu de poches. À l’occasion, il transforme même la pratique de yoga kundalini en « yoga agricole », activité durant laquelle les respirations, centrales à la technique kundalini, sont remplacées par des cris d’animaux de la ferme! Quand Marcias se présente dans un marché public, Jimmy disparaît. Son objectif : brouiller les pistes quant au personnage. Est-ce un véritable fou du village ou un acteur? L’art vivant fait alors œuvre utile, rend l’expérience de consommation locale plus marquante pour celles et ceux qui arpentent le marché.

Le personnage de Marcias mène aussi Jimmy dans un projet d’écriture et de spectacle de conte. Une première fois à La Bezotte de Yamachiche, puis tout récemment au Lutin Marmiton de St-Élie-de-Caxton, où il a d’ailleurs eu l’occasion de présenter son conte « Le petit champignon rouge », qui vise, certes, à faire sourire, mais aussi à conscientiser et éduquer quant à la consommation de champignons forestiers.