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- Jeannot Bournival, l’artiste aux mille carrières

En 2024, Jeannot Bournival est choisi comme Personnalité de l’année en arts et culture par Le Nouvelliste. Heureusement qu’il ait été question d’une catégorie vaste, puisque que ce qu’on découvre, c’est que l’artiste porte beaucoup d’étiquettes. Avant de le voir se produire sur la scène de la Maison de la culture Francis-Brisson le 10 avril prochain, on s’offre le plaisir d’aller à sa rencontre.
L’étiquette qui finira par coller
Jeannot Bournival a l’habitude de se nommer selon les titres qu’on lui donne. « C’est drôle, parce que ça a toujours été un peu les autres qui m’ont dit c’était quoi mon affaire, je ne me suis jamais vu aller. »
D’abord, saxophoniste. Le natif de Shawinigan quitte la région pour aller étudier en jazz à Drummondville et à Montréal. À 20 ans, il est invité comme soliste au Montreux Jazz Festival.
Or, après une blessure au cou, le multi-instrumentiste demande à son entourage ce qu’il pourrait faire ensuite. On souligne ses contributions judicieuses en studio ; il se lance donc comme réalisateur d’albums et arrangeur. Depuis 2001, il enregistre dans son studio Le Pantouf (situé à Saint-Élie-de-Caxton) les albums de son grand ami Fred Pellerin, mais aussi ceux de Liliane Pellerin et du néo-Caxtonien Tire le Coyote.
Il compose trois albums instrumentaux et se retrouve en nomination au Gala de l’ADISQ en 2016 avec Page 36 Musique à numéro, son deuxième opus instrumental. Jeannot, le compositeur. Il se remet à la basse. « Jeannot, le bassiste ! » Il fait de la photo. Photographe !
En 2023, il ajoute des paroles à sa démarche musicale personnelle avec l’album Avec vue sur l’Amer. Poète ! Suivra l’album solo Confiture printemps comète moustache molle en 2024. Auteur-compositeur-interprète.
À travers ses multiples métiers, une étiquette finira bien par coller. « Les titres s’amalgament, et à un moment donné, c’est tellement mêlant, que je finis par me dire que je dois être… un artiste. »

Jeannot Bournival accumule les passions : musicien, compositeur, directeur musical, concepteur audiovisuel, poète, photographe et plus encore. (On imagine qu’il doit dormir à l’occasion entre deux projets.)
L’abondance de racines
Le Caxtonien porte un amour profond pour le Québec. « J’ai un rapport au territoire vraiment fort. » Celui qui habite et travaille depuis belle lurette à Saint-Élie-de-Caxton a acheté récemment l’érablière du père de Fred Pellerin, où il se voit toujours y avoir un pied par terre. « J’y allais depuis que j’étais tout petit. Ça a toujours été un endroit de toutes les époques de ma vie. »
C’est aussi en Mauricie qu’il organise à l’automne 2024 l’inspirant spectacle À coucher dehors, cherchant à sensibiliser la population aux réalités de l’itinérance. L’événement réussit à rassembler sur la scène de l’Amphithéâtre Cogeco Isabelle Boulay, Roxane Bruneau, Patrice Michaud, Laura Niquay et Paul Daraîche.

L’album Confiture printemps comète moustache molle contient neuf chansons originales et deux reprises, soit « Paradis City » et « J’ai demandé à la Lune ».
Un titre d’album comme un exercice d’élocution
Avec Confiture printemps comète moustache molle, son dernier album, Bournival cherche à « retrouver la “Québécitude” » avec des textes et influences musicales propres à ses origines.
Il ne se targue pas d’être écrivain : « Si tu gravites autour de Fred Pellerin, tu ne te dis pas que t’es un écrivain… » Or, les créations poétiques de son dernier album se démarquent, se faufilent dans le paysage musical comme une bûche dans le poêle. Sans artifices, rassembleuses, sensibles. Enracinées, à l’instar de la vie du chanteur.
Un passage à Shawinigan (avec ses paillettes)
C’est cette énergie chaleureuse que Jeannot Bournival entend bien propager lors de son passage à la Maison de la culture Francis-Brisson à Shawinigan le 10 avril prochain. Avec un spectacle intitulé Western Paillettes et un album qui s’appelle Confiture printemps comète moustache molle, il y a de quoi se demander ce qui attend le public ce soir-là.
« L’idée, c’est de prendre tous mes éléments de “Jeannot artiste”, tous les postes qu’on m’a donnés malgré moi, pour les attacher ensemble », explique-t-il. Un groupe l’accompagnera sur scène, il y aura des projections vidéo, du piano, de l’humour, de la poésie, du folk pour l’aspect western et du groove pour l’aspect paillettes.
Après tout, si le spectacle est bien représentatif de l’artiste, il va de soi qu’une seule étiquette est loin d’être suffisante.
Envie de voir Jeannot Bournival en spectacle? Sachez qu’il vous est toujours possible d’acheter des billets pour la représentation de Western Paillettes du 10 avril à la Maison de la culture Francis-Brisson. Pour plus d’info, c’est par ici!
