16 décembre 2025

La petite histoire du gâteau aux fruits avec Marc-Antoine Arrieta, des gâteaux Le Mélèze

Par Cristina Moscini

 « Je me suis dit, je suis pas mal sûr que si je fais un bon gâteau, comme moi je les aime […] pas mal sûr que les gens vont l’aimer aussi ! »

– Marc-Antoine Arrieta, Le Mélèze

La dernière fois que vous en avez vu un, c’était peut-être dans la file à l’épicerie, durant la période des Fêtes. Un gâteau brun – serti de gommeux morceaux verts et rouges fluo – scellé sous cellophane et émanant des vapeurs d’éthanol à en faire fondre les gencives : le gâteau aux fruits. Cette image est révolue quand on découvre la version concoctée par Marc-Antoine Arrietaqui nous présente Le Mélèze et l’origine du fameux dessert. 

Tranche d’histoire

Inventé par les Palestiniens il y a 3000 ans, le gâteau aux fruits tient une origine lointaineAdopté par les Romainspuis promené jusqu’en Bretagne, ce sont finalement les Anglais qui ont amené cette tradition jusqu’au Québec, comme l’affirme Marc-Antoine lorsqu’il en révèle davantage sur cette passionnante histoire sucrée. Même la reine Elizabeth II a eu un immense gâteau aux fruits en guise de gâteau de mariage. À la base, c’était une manière de conserver les fruits avec l’alcool, mais la tradition a évolué et on en conserve une tranche pour la postérité. Puis, l’histoire a pris une autre tournure : «Ensuite de ça, le gâteau a été malmené dans le dernier siècle, par les compagnies qui en faisaient avec des cerises vertes et rouges qui n’ont jamais existé telles dans la nature !» 

Une idée qui porte ses fruits

C’est au Salon des métiers d’art qu’il est tombé sur une compagnie qui faisait des gâteaux aux fruits. Il trouvait intéressante cette idée de gâteaux pouvant vieillir comme le vin, une rareté dans le domaine agroalimentaire : « Je me suis dit, je suis pas mal sûr que si je fais un bon gâteau, comme moi je les aime – car j’aime les gâteaux aux fruits à la base, sinon je ne serais pas à la bonne place – pas mal sûr que les gens vont l’aimer aussi ! » En 2015, alors qu’il est en visite chez un ami restaurateur à Sept-Îles, il propose l’idée de tester la concoction pour les vendre. Son ami chef et lui ont donc développé la première recette ainsi. « La première année, on a fait 250 gâteaux et ça s’est vendu comme des petits pains chauds ! » s’exclame celui qui est maintenant passé à 700 gâteaux par année, au dixième anniversaire de ce projet gourmand. 

 

Une tradition renouvelée

«Mon idée c’était de vraiment revenir à l’essentiel, à comment nos grands-mères faisaient les gâteaux aux fruits», avoue Marc-Antoine. «Des fruits séchés réhydratés dans un sirop avec du rhum, mélangés au gâteau qui est ensuite cuit et enrobé dans un coton à fromage imbibé de brandy et finalement mis sous-vide. L’alcool le protège et il peut vieillir plusieurs années. Au-delà du temps de conservation, le gâteau se transforme, le goût devient plus homogène. On ne goûte plus chacun des fruits, mais vraiment le mélange des épices, noix, baies et tout ça, même que ça affine les goûts. Les petitenotes subtiles se mélangent et deviennent ‘’ un ‘’ goût qui est agréable !» Il est même possible, comme un millésime de vin, de se procurer ses gâteaux vieillis d’il y a un, deux ou cinq ans. 

© Guillaume Chaboud

De l’arbre au gâteau

«Le mélèze est le seul conifère qui perd ses aiguilles à l’automne. Il se renouvèle chaque année. Ce ne sont jamais les mêmes aiguilles, mais c’est toujours le même arbre», raconte Marc-Antoine, au sujet du nom de son entrepriseMême concept avec ses gâteaux quichaque annéevarient sur le même thème. Au niveau des fruits, on y retrouve des bleuets, des canneberges, des camerises, des cassis et des cerises, selon les récoltes de l’année. Le but est de rester le plus local et biologique possible, en utilisant notamment la farine artisanale Le P’tit Moulin de Yamachiche et les produits Épices de cru.  

On se gâte? En allant sur lemeleze.ca. Pour trois gâteaux et plus, la livraison est gratuite. Pour le ramassage, il y a deux options : au Tamarack (« mélèze » en algonquin), lieu locatif pour artistes à Charette, qui subsiste entre autres grâce à la vente des gâteaux OU directement chez Marc-Antoine Arietta, à Montréal (et ce, même à la dernière minute!)  

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