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23 août 2022
La culture au-delà des statistiques : rencontre avec l’économiste Frédéric Laurin
L’impact économique et social de la culture est beaucoup plus grand que les retombées économiques que celle-ci génère. Au-delà du PIB et des emplois créés, regard oblique sur l’immense richesse culturelle de la Mauricie.
Frédéric Laurin est professeur d’économie à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheur à l’Institut de recherche sur les PME (INRPME). Ses recherches portent en particulier sur le développement économique régional et le commerce international.
Passionné d’art et de culture, Frédéric Laurin est constamment en train d’analyser sous toutes ses coutures les activités culturelles auxquelles il participe. Déformation professionnelle sans doute, cela ne l’empêche pas de profiter pleinement du bassin culturel mauricien. Je suis allée à la rencontre de cet épicurien culturel.
Attache ta tuque, Musée POP © Daniel Jalbert
En 2016, une étude d’impact économique menée par monsieur Laurin positionnait le secteur des arts et de la culture comme un important pôle économique et un secteur en pleine croissance. Six ans et une pandémie plus tard, les chiffres sont toujours d’actualité. «On devrait toujours parler de développement socio-économique. Bien sûr, nous pouvons mesurer les retombées en chiffres. Par exemple, une production de 100 $ dans le domaine des arts et de la culture génère des retombées directes, indirectes et induites de 206,04 $. Mais il y aussi toujours des impacts sociaux importants, entre autres au niveau de l’intégration sociale, du développement comportemental des enfants ou encore de la lutte à la pauvreté pour ne nommer que ceux-là», mentionne monsieur Laurin.
Un important pôle économique
Faisant partie des sept secteurs porteurs en Mauricie, les arts et la culture constituent un important pôle économique dans la région avec une croissance rapide. Le capital social et le facteur d’attraction de la main-d’œuvre demeurent toujours des enjeux prioritaires aujourd’hui.
Racines et identité, Musée Boréalis © Olivier Croteau
Un exemple de réussite pour monsieur Laurin émane de la gestion des organisations culturelles de la Mauricie, notamment les musées. Ceux-ci sont extrêmement bien gérés, ce qui en fait sans conteste une grande force culturelle et économique. Monsieur Laurin se réfère notamment à son expérience de juré lors du Gala Radisson de la Chambre de commerce et d’industrie de Trois-Rivières qui lui a permis de constater l’excellence des dossiers de candidature. «La Mauricie se distingue par la qualité de gestion des organisations, on est loin du préjugé de quêteux de subventions parfois accolé au domaine de la culture. Maintenir un équilibre entre l’excellence de la création et de la gestion est sans aucun doute une recette gagnante», précise le chercheur. D’autres organisations ou artistes d’exception se distinguent en Mauricie tels que: le FestiVoix, les univers de Fred Pellerin ou Bryan Perro, le Festival International DANSEncore, le Festival International de la Poésie et bien d’autres. La Mauricie regorge de talents et de créativité.
Les coups de cœur de Frédéric Laurin
Bien qu’étant teinté de son filtre économiste, Frédéric Laurin se laisse aussi immerger d’art et de culture par le ressenti. Le groupe Bears of Legend a su le toucher en plein cœur par son originalité et sa sensibilité.
Quant à l’activité préférée de notre économiste, la voici : «J’adore me promener en roller blade sur le parc linéaire et que le patrimoine culturel m’accompagne dans la balade. C’est une grande réussite de Culture Trois-Rivières».
Bears of Legend © La Tanière
Un souhait pour l’avenir
Si Frédéric Laurin n’avait qu’un souhait à exprimer pour l’avenir culturel de notre région, ce serait une plus grande connaissance et reconnaissance de ce que représentent les arts et la culture pour le développement économique de la Mauricie. C’est un pôle important et pas juste pour le tourisme.
«Il faut que les décideurs politiques et économiques ainsi que la population en général soient au courant de l’ensemble de l’offre. La culture, c’est notre identité. De plus, le secteur manufacturier gagnerait à se nourrir davantage du milieu culturel. L’innovation ouverte, c’est gagnant!»