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12 octobre 2023
Je me souviens : 12 biographies de vétérans shawiniganais projetées à travers la ville
Du 1er au 31 octobre 2023, cinq capsules portant sur la vie de douze anciens combattants sont projetées sur des lieux phares de Shawinigan, dans le cadre de la troisième mouture du projet Je me souviens_à Shawi. Elyse Levasseur, agente de développement du patrimoine à Culture Shawinigan, nous explique en quoi regarder en arrière peut nous aider à avancer.
Corps expéditionnaire canadien, été 1916. © Musée de la guerre, Collection d’archives George-Metcalf MCG 19920044-601
À la rencontre de 12 anciens combattants
De 19h à 23h (une fois la nuit tombée), c’est un rendez-vous afin de faire la connaissance de 12 vétérans Shawiniganais des deux guerres mondiales, ainsi que de la guerre de Corée.
Grâce à des projections, des pages différentes de l’histoire seront affichées sur les façades de cinq lieux à travers la ville : celle du centre Gervais Auto, de l’école secondaire Du Rocher, de la ruelle Willow à côté du Broue Pub le Trou du diable, de l’entreprise Pomplo et du restaurant Auger.
Grâce au travail archivistique de Guy Arcand de la Société d’histoire militaire mauricienne, ce sont 12 biographies qui ont été élaborées afin de mettre en valeur le parcours inspirant de ces personnes qui se sont battues au péril de leur vie.
Elyse Levasseur précise qu’étant donné la nature historique du projet, seuls des hommes sont présentés, puisque les femmes ne pouvaient pas faire partie de l’Armée canadienne à l’époque. Or, elle souligne qu’il s’agit d’un hommage à toutes les personnes militaires, passées et présentes, qui se « se sont battues pour la paix, la liberté, la démocratie… Il y en a qui ont donné leur vie pour ça, leur santé mentale. C’est encore plus important de les mettre en valeur ».
Le patrimoine immatériel
Ces capsules historiques sur les personnages marquants de Shawinigan peuvent être désignées comme faisant partie du patrimoine immatériel. « Le patrimoine immatériel, ou la mise en valeur de personnages ou d’événements historiques, nous explique Elyse Levasseur, c’est aussi important que le patrimoine immobilier puisque ça permet à une communauté de s’identifier, de créer un lien d’appartenance par rapport à l’endroit d’où l’on vient. »
« Oui, il y a les événements et les immeubles, mais il y a toujours des gens derrière ça qui les ont bâtis, qui les ont habités, qui les font vivre encore aujourd’hui. »
« Pour comprendre ce qui se passe maintenant, il faut comprendre ce qui s’est déroulé avant. »
Elyse Levasseur, agente de développement du patrimoine à Culture Shawinigan
Roger Pellerin quittant famille et ami·es en prenant le train à Shawinigan. C’est la dernière fois que ses proches l’ont vu vivant. © Anciens Combattants Canada
« Je me souviens », ou le devoir de mémoire
Elyse Levasseur en sait quelque chose, en tant qu’agente de développement du patrimoine. « C’est important de se souvenir aussi parce qu’on le voit avec les tensions politiques aux États-Unis ou ailleurs : il n’y a rien d’acquis. »
« Les conflits abordés dans les capsules sur ces 12 vétérans ne sont en fait pas si lointains que cela si l’on considère qu’il n’y a pas encore cent ans qu’avait débuté la Deuxième Guerre mondiale, d’autant plus que la guerre entre l’Ukraine et la Russie en est l’une des répercussions, souligne-t-elle. C’est donc en apprenant comment les dominos sont tombés les uns contre les autres dans l’histoire que la société peut rester vigilante et informée. »
« En histoire, ce ne sont pas tellement les dates qui sont importantes mais plutôt la succession des événements, puisqu’il n’y a jamais rien qui arrive tout seul ; il y a toujours un déclencheur. Pour comprendre ce qui se passe maintenant, il faut comprendre ce qui s’est déroulé avant. »
Il s’agit donc d’une opportunité en or pour la population mauricienne et de l’extérieur de la région d’en apprendre plus sur les personnes qui ont contribué à la société d’aujourd’hui. « C’est le patrimoine et l’histoire qui viennent à toi », conclut l’instigatrice du projet.