19 juillet 2022

Alain Bourbonnais, maître d’œuvre des «Récits qui font jaser»

Par David Ferron

Alain Bourbonnais dirige trois sites patrimoniaux rassemblés sous le concept «Des récits qui font jaser». Dans le cadre de notre article, ce dernier s’est confié sur son parcours, sur sa vision du projet mais aussi sur ses activités les plus récentes! D’une durée d’une heure, je n’ai pu choisir que quelques parties de cette entrevue. Voici ce qui en est ressorti.

Alain Bourbonnais, devant un projet qui lui tient à cœur: la table des 18 personnes. Ce projet a été bâti et monté par Joël Beaudry, forestier. © David Ferron

Un parcours qui «coule de source»

Pour l’actuel directeur général du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac, du Vieux presbytère de Batiscan et du Domaine seigneurial Sainte-Anne, tout commence en 1994! À ce moment, la direction du Vieux presbytère de Batiscan est l’un de ses trois emplois. Quatre ans plus tard, le Ministère de la culture lui ouvre la porte pour une autre opportunité: un projet réunissant le Vieux presbytère et la Seigneurie de Sainte-Anne-de-la-Pérade! Alain a dû toutefois faire preuve de persuasion pour convaincre les administrations de chacun des deux sites. Fin 1999, le projet se révèle finalement concluant.

1999 est aussi l’année d’un coup de foudre patrimonial et professionnel: l’offre d’emploi en tant que directeur général du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac. Ce poste, c’est aussi «engagez un concept», selon le gestionnaire culturel.

Ce concept, c’est de mettre en valeur le moulin à farine et le moulin à scie par des expositions permanentes, des visites guidées, un accès aux groupes scolaires, etc. Simple, n’est-ce pas? Toutefois, il faut dire qu’avant sa prise en charge par notre dynamique directeur, le Moulin était davantage un musée pour les artisan.nes visuel.les. L’idée, sans être invalidée ou dénigrée, «ne répondait pas [aux intérêts de] la population de Pointe-du-Lac».

Depuis près de 23 ans, Alain Bourbonnais gère donc ce «threesome» (dixit ce dernier) patrimonial. Toutefois, pour que ce «trouple» dure aussi longtemps, une certaine structure s’avère indispensable. En 2009, une entente signée officialise le lien entre les trois sites. Une Table de coordination est alors créée. Depuis, cette Table accueille des représentant.es du Conseil d’administration des trois entités.

Le Domaine Seigneurial Sainte-Anne réserve une salle pour des spectacles. Ici, c’est Sylvain Rodrigue, professeur d’harmonica, venu expliquer l’histoire de cet instrument en septembre 2021. © Alexandre Pétrin

Un jardin de révélations!

Ce projet original à trois têtes devient, au fil des ans, un acteur incontournable dans la vie régionale mauricienne. D’abord, l’entité patrimoniale s’incarne en «club-école» pour de futurs et futures gestionnaires culturel·les. Deux illustres exemples: Valérie Bourgeois et Andréanne Blais. Ces dernières, aujourd’hui respectivement directrice générale (d.g.) adjointe de Culture Trois-Rivières et d.g. de Culture Centre-du-Québec, font leurs armes comme directrices adjointes du trio muséal dans les années 2000.

Depuis quelques années, la direction et l’administration sont parties prenantes dans l’activité touristique de la MRC des Chenaux. Par exemple, l’étroite collaboration entre A. Bourbonnais et la MRC permet d’assurer le maintien de la gestion de la pêche aux poissons des chenaux. De cette collaboration prend forme également «Sacré circuit», où sont mis en valeur sept joyaux du patrimoine religieux.

Autre exemple de collaboration: celle avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières (OSTR) qui viendra égayer musicalement le site du Moulin Seigneurial de Pointe-du-Lac le 8 août prochain.

Ceara O’Flaerty et Mark Fournier, guides-interprètes pour le Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac. © David Ferron

«Une seconde nature» post-covidienne

Bon an mal an, les trois sites accueillent au total environ 18 500 personnes en période pré-covid. Alors, en 2022, comment se porte le projet «tripatrimonial»? «Le milieu touristique, c’est le milieu qui a été le plus affecté» par la pandémie, explique A. Bourbonnais.

Le cœur de la période pandémique a été l’occasion de recevoir des subventions étatiques permettant d’essuyer les pertes financières. Cette période a également été favorable pour travailler sur des nouveaux projets ou établir des partenariats, tels le circuit audio ou Forestia, le projet rando disponible 12 mois par année

Depuis mai dernier, la machine touristique est repartie de plus belle, affirme fièrement le directeur général. Bien sûr, les touristes de la Belle province affluent pour marcher dans les décors enchanteurs ou pour célébrer des mariages. De l’Europe, la note étoilée attribuée au Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac et au Vieux Presbytère de Batiscan par le Guide Vert de Michelin suscite également l’intérêt!

Alain Bourbonnais, dont le rêve d’ado était d’être «cascadeur pour Hollywood», offre ainsi depuis quelque 25 ans bien des émotions dignes des plus grands blockbusters grâce à ses projets, sa vision et sa passion du développement touristique.

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