29 septembre 2021

La poésie… dans les mots de Guy Marchamps

Par Cindy Rousseau

Octobre est à nos portes et, comme autant de feuilles d’arbre qui se colorent, les mots des poètes d’ici et d’ailleurs teintent les rues, parcs, cafés, restaurants, bars et salles de spectacle de Trois-Rivières, ville du Festival international de la poésie depuis 1985, de l’Off-Festival de poésie depuis 2007 et fièrement nommée capitale de la poésie par Félix Leclerc.

Pour s’imprégner de cette effervescence littéraire, parlons poésie avec l’écrivain trifluvien Guy Marchamps.

On naît poète ou on le devient?

Je n’en ai aucune idée. Je me souviens qu’Alphonse Piché affirmait que l’on naît poète.

Racontez votre premier contact avec la poésie…

Dans mon enfance, ce fut par l’entremise de la chanson française et québécoise. J’ai un souvenir très précis de moi devant la télé en noir et blanc écoutant Félix Leclerc et Gilles Vigneault. Puis à l’adolescence, je découvre la poésie à la bibliothèque de l’école. Coup de foudre.

Décrivez le sentiment de l’inspiration qui se manifeste…

Un mot, plusieurs mots, une image, une émotion…Le premier vers se manifeste, puis un deuxième… Et on sait quand le poème est terminé, qu’il soit de trois lignes ou de trente.

On écrit pour soi ou pour ceux qui nous liront?

On écrit d’abord pour soi parce que l’écriture est un souffle qui devient rapidement indispensable. La publication est une volonté de partage de ce travail exigeant.

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Guy Marchamps © Michel Deschênes

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Guy Marchamps © André Veilleux

À quelqu’un qui dit trouver la poésie difficile à comprendre, vous lui répondez quoi?

De ne pas essayer de comprendre, puisque l’on essaie alors d’appliquer notre raisonnement cartésien de tous les jours. La poésie est musique avant toute chose disait Verlaine. Lorsqu’on écoute de la musique, nous n’essayons pas de l’analyser. Nous la trouvons triste, joyeuse, sombre, lumineuse, sérieuse ou souriante. Nous nous laissons porter par les notes, les arrangements, les chuchotements, les cris, la beauté en somme. On aime ou on n’aime pas, tout simplement. Mais je crois que tout le monde aime la poésie. Il suffit de trouver le style, la musicalité qui nous convient.

Votre préférence, devant un public : lire vous-même votre poésie ou l’entendre lire par quelqu’un d’autre?

On a beau entendre «Frédéric» de Claude Léveillée par un grand nombre d’interprètes de talent, ça ne sera jamais comme la chanson originale.

Votre plaque de la poésie préférée et pourquoi?

(Nous faisons référence à la «Promenade de la poésie», soit les quelques 400 plaques fixées à la façade de certains bâtiments au centre-ville de Trois-Rivières et sur lesquelles on retrouve des extraits de poème.)

C’est l’extrait de mon amie Hélène Monette qui est sur ma maison:

« nous sommes tous un peu masos
compliqués, foutus, irrespirables
et amoureux fous »

Parce que ces vers sont durs et tendres à la fois et qu’ils me font penser à elle régulièrement.

Un poème réussi, c’est…

C’est une musique qui nous donne envie de la réécouter. C’est un espace où respirer.

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