18 septembre 2025

Festival international de la poésie : 41 ans de confluences poétiques

Par Ariane Gélinas

Le Festival international de la poésie célèbre ses 41 ans! Institution incontournable, l’événement a fait de Trois-Rivières la capitale internationale de la poésie. C’est d’ailleurs grâce au caractère poétique de la ville qu’Étienne Poirier, codirecteur du festival, s’est jadis installé ici : « J’ai découvert Trois-Rivières par la littérature ; pour moi, la présence de la poésie y est indissociable. Trois-Rivières, c’est de la poésie, l’équation est claire ». Et, du 3 au 12 octobre, par le biais de 100 poètes et de 200 événements, la Mauricie vibrera au rythme de la poésie, syntonisera ses fréquences.

Nouvelle codirection

Ce sera la toute première mouture du festival orchestrée par la codirection composée d’Eveline Charland et d’Étienne Poirier, à la suite de la mutualisation de leurs ressources avec celles du Salon du livre de Trois-Rivières. Il ne s’agit cependant pas de leur premier événement organisé de concert, mais du cinquième (quatre Salons du livre au compteur, rien de moins!).

Tous et toutes deux veulent honorer le vaste héritage du festival. Et ce, ensemble. Comme le remarque Eveline, « dans l’événementiel, c’est intéressant de ne pas avoir toute la pression sur les mêmes épaules. À deux, c’est une belle façon de partager, d’avoir du feedback, de collaborer, de tirer parti de nos forces respectives ». Ce à quoi Étienne ajoute qu’il et elle « échangent beaucoup sur leur vision et qu’avec la mutualisation, qui fonctionne bien, il et elle sont conscient·es d’être un peu un “modèle modèle” ». Bref, une mise au diapason sans fausses notes!

Étienne Poirier, codirecteur général et directeur administratif, et Éveline Charland, codirectrice générale et directrice artistique, du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. © JS Désilets

Programmation 2025

Les codirecteur·rices souhaitent apporter graduellement leurs couleurs, leur cadence à l’événement. De nombreuses lectures dans des lieux publics variés sont comme de coutume au programme : restaurant, bars, cafés, bibliothèques… Tel que le spécifie Eveline, « nous avons repris plusieurs initiatives antérieures, l’ensemble des emplacements habituels, des événements appréciés à l’instar de la soirée jazz et poésie au Zénob ou du souper poésie-opéra. Nous aurons encore des activités à la Vieille prison, à Ciné Trois-Rivières, au Musée des Ursulines, dans le village de Champlain, aussi, entre autres ».

Des ateliers d’écriture sont également prévus, de même que des activités familiales, toujours prisées. S’ajoutent cette année aux endroits familiers la Distillerie Mariana et une intéressante initiative qui aura lieu à la librairie Poirier, qu’Eveline décrit ainsi : « Une causerie chaque midi avec trois poètes, à la fois des écrivain·es reconnu·es et de la relève ».

À noter que cette année, le « lieu de rassemblement » sous le chapiteau a été repensé : il s’ancrera au 1260, rue Notre-Dame, en face du flambeau. Le souhait des codirecteur·trices est de mettre en place une boutique éphémère. Cet espace de diffusion dynamique – point central du festival – sera à la fois un endroit phare pour les entrevues avec les poètes et la vente de livre des auteur·rices présent·es. Autre nouveauté à ne pas manquer, ce qu’Eveline surnomme sa « soirée dansante électro-poésie ». Finalement, comme le relève Étienne, « nous voulons être attentifs à la population, visibles, que Trois-Rivières vive par son festival et que le festival vive par Trois-Rivières, une symbiose qui m’apparaît comme une fierté ».

Cette symbiose s’exprimera par la voix de poètes de la Mauricie, dont Marie-Josée Ayotte, Daniel Dargis, Alexandre Dostie, Guy Marchamps et Sylvie Poisson. Nous aurons de surcroît l’occasion d’entendre et de rencontrer Marjolaine Beauchamp, Nicole Brossard, Jean-Paul Daoust, Nicholas Dawson, Xénia Gould, Louis-Karl Picard-Sioui… Un apéro-poésie en hommage à Hélène Monette, animé par sa fille Lily, réunira aussi plusieurs écrivain·es – l’un des moments émouvants de cette édition, à n’en pas douter!

En outre, comme chaque année, des poètes de nombreux pays « conflueront » du Sénégal, de l’Iran, de l’Italie, de la Hongrie et du Mexique, faisant vibrer la ville au pouls sonore de la poésie pendant l’ensemble du festival.

« Nous voulons que l’empreinte de la poésie dans la ville de Trois-Rivières soit mise en valeur, qu’elle fasse rayonner la ville et son festival. Après tout, la poésie, par nature, défait les codes systématiquement et c’est un peu ce que nous faisons avec le festival. »

Étienne Poirier, codirecteur général et directeur administratif, du Festival international de la poésie de Trois-Rivières

Chaque année, plusieurs cordes à poèmes sont installées au parc Champlain au centre-ville de Trois-Rivières à l’occasion du Festival international de la poésie. © Manu Larriaga

Confluences inédites

C’est sous le thème des confluences que le festival déploiera ses couleurs cette année, ainsi que l’explique Eveline : « Rencontres, maillages, mixité, découvrabilité, diversité sont les mots clés qui nous animent ». Étienne complète : « Nous voulons que l’empreinte de la poésie dans la ville de Trois-Rivières soit mise en valeur, qu’elle fasse rayonner la ville et son festival. Après tout, la poésie, par nature, défait les codes systématiquement et c’est un peu ce que nous faisons avec le festival ».  Une invitation à revisiter les fréquences poétiques et à faire croître l’événement en tenant – entre autres – compte de la complémentarité du OFF-Festival de poésie de Trois-Rivières.

Pour Eveline, « ce dont j’ai envie, avec le OFF, c’est que le public aille aux deux festivals ». Étienne renchérit : « Avoir un OFF à un festival, c’est un honneur ». En somme, créer de la confluence, puisqu’« un OFF, c’est bon pour la poésie et quand c’est bon pour la poésie… c’est bon pour tout le monde » ! De quoi donner envie de fréquenter les festivals à l’unisson, n’est-ce pas ?

Fondé en 2007, l’OFF Festival de poésie de Trois-Rivières se veut une tribune pour la poésie émergente et différente, pour les maisons d’édition indépendantes et pour tou·tes les écrivain·es de l’ombre qui désirent partager leurs créations dans un espace ouvert, inclusif et sécuritaire. Il a lieu chaque année en parallèle du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.  © Étienne Boisvert

Envie d’encore plus de poésie? Rendez-vous du 9 au 12 octobre à La Mine pour la 19e édition du OFF Festival de poésie de Trois-Rivières.

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