9 décembre 2025

MIKOMÀN : Évoquer l’esprit selon Caroline Monnet

Par Caroline Ruest

Originaire de l’Outaouais, Caroline Monnet est une artiste d’ascendance anishinaabe et française. Ses créations, qui voyagent partout dans le monde, font d’elle une artiste notoire de la scène canadienne. Dès le 6 décembre, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier aura l’honneur d’accueillir sa toute nouvelle exposition MIKOMÀN. Regard sur une œuvre multidisciplinaire innovante, à la fois contemporaine et traditionnelle, qui allie arts visuels, installation, sculpture et vidéo.

Afin d’égayer de quelques éclats de couleurs la froideur de l’hiver, Culture Trois-Rivières convie le public à une incursion dans l’univers artistique de Caroline Monnet. Lors de la visite, il sera possible de contempler une grande variété d’œuvres – telles que des broderies, des dessins, des sérigraphies et de la vidéo – qui abordent notamment la communication entre les nations autochtones et allochtones. Avec cette exposition, Caroline Monnet a pour objectif de « témoigner de la mémoire des lieux et des espaces, du pouvoir réparateur des choses et des connexions entre humains. » Également, elle espère que « les gens vont se permettre d’être dans un état plus méditatif et plus ouvert sur le monde et sur les autres. »

« L’exposition est faite avec beaucoup d’amour, beaucoup de douceur. »

Parmi les œuvres présentées se trouvent des créations monochromes en noir et blanc, ainsi que des sérigraphies aux formes kaléidoscopiques et aux couleurs attrayantes, lumineuses et vibrantes. Y allant avec quelques propositions sur le fonctionnement du cerveau et sa construction au fil des générations, Caroline Monnet explore la manière dont la mémoire se solidifie, se défait et se reconstruit.

Œuvre de l’exposition MIKOMÀN par Caroline Monnet © Gracieuseté de Culture Trois-Rivières

Accueillir la vulnérabilité

Exposer ses œuvres à Trois-Rivières est une première pour Caroline Monnet : « Pour moi, c’est intéressant d’exposer au Centre Raymond-Lasnier parce que je me permets de présenter une exposition un peu différente. Exposer des dessins, c’est quelque chose que je ne fais vraiment pas souvent, c’est même très, très rare. C’est une exposition qui est un petit peu vulnérable pour moi parce que je me mets dans un espace où je suis un peu moins confortable, où l’on m’attend un peu moins. Donc, je me permets, grâce à ce centre-là, de mettre de l’avant d’autres facettes de ma pratique. » Dans ce contexte-ci, pouvoir admirer les esquisses de l’artiste s’avère donc un réel privilège.

Réparer la mémoire

À travers ses œuvres, Caroline Monnet aborde le thème de la mémoire et de ses souvenirs que l’on tente de réparer, ainsi que la manière dont l’être humain·e est affecté·e par celle-ci tout au long de son évolution. Elle traite aussi de la façon dont la douleur s’infiltre en chacun·e de nous lorsque l’on amorce un changement pour mieux avancer et devenir une meilleure version de soi-même.

Installation par Caroline Monnet © Gracieuseté de Culture Trois-Rivières

Réparer l’enfance

L’artiste multidisciplinaire aborde également le thème de l’enfance par le biais de ses illustrations et de sa vidéo : « L’installation vidéo, c’est un peu comme un cadeau, c’est quelque chose qui est fait avec beaucoup d’amour et qui témoigne d’une grande liberté créative. » Tournées par son grand-père anishinaabe avec une pellicule 8 mm, les images mettent en scène la mère de Caroline Monnet lorsqu’elle était encore une fillette.

Oeuvre Goddess de Caroline Monnet © Paul Litherland

Réparer les inégalités

Afin de sensibiliser le public à la dure réalité des territoires nordiques, l’artiste multidisciplinaire a créé une œuvre où pousse la moisissure pour y représenter les conditions d’habitation : « Les maisons dans le Nord ne sont pas adaptées aux hivers rigoureux. Il y a de l’humidité qui s’infiltre, ce qui crée de la moisissure. Cette œuvre dénonce le fait qu’on devrait traiter une maison comme on traite un être vivant. S’il y a de la moisissure qui s’infiltre, ça affecte la santé physique, mais aussi mentale, émotionnelle, spirituelle, donc les enfants qui grandissent dans des maisons pas adaptées ou étanches ne partent pas sur le même pied d’égalité. »

Caroline Monnet © Nick Iwanyshyn

L’exposition solo MIKOMÀN de Caroline Monnet sera présentée jusqu’au 8 mars 2026 au Centre d’exposition Raymond-Lasnier. Si vous désirez approfondir vos connaissances sur cette artiste, sa démarche et ses techniques, il vous est possible de réserver une visite guidée avec un·e médiateur·trice. Autrement, l’entrée est libre.

Pour rester à l’affût de ses projets à venir, nous vous invitons à consulter son site Internet pour tous les détails.

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