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- L’estampe, un art de partage
Dernièrement, j’ai eu la chance de m’entretenir avec une femme passionnée et investie, Élisabeth Mathieu, directrice générale et artistique de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (BIECTR).
Du 17 juin au 10 septembre, la 13e BIECTR offre un circuit artistique que l’on peut apprécier tout l’été réparti sur cinq sites, dont l’Ancienne gare ferroviaire, l’Atelier Presse Papier, l’Atelier Silex, le Centre d’exposition Raymond-Lasnier et la Galerie d’art du Parc. C’est d’ailleurs à cet endroit que j’ai fait la rencontre d’Élisabeth, et de sa petite équipe motivée par la passion, qui s’affairait à monter l’exposition dans les différentes salles de la galerie.
Élisabeth Mathieu, directrice générale et artistique de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (BIECTR) © Christine Berthiaume
L'estampe pour les nuls
Ayant moi-même eu droit à un cours accéléré du type « L’estampe pour les nuls » lors de mon passage à la Galerie d’art du Parc, laissez-moi tout d’abord vous résumer en quelques mots ce qu’est l’art de l’estampe. Aux dires d’Élisabeth Mathieu, l’estampe désigne, au sens strict, le résultat de l’impression d’une matrice réalisée par l’une ou l’autre des techniques d’impression dites classiques : la gravure en creux ou en relief, la sérigraphie et la lithographie.
Un art de partage
L’une des plus belles choses que j’ai retenue de mon entretien avec la directrice générale et artistique de la BIECTR, c’est que l’estampe est un art de partage. En plus de partager un espace de création et de l’équipement, les artistes vous partagent leurs soucis, leurs goûts, leurs passions et leurs inquiétudes. C’est d’ailleurs un art démocratique qui n’est en rien destiné à l’élite puisqu’ayant été conçu pour permettre la reproduction d’un même tracé en de multiples exemplaires. De plus, le papier servant souvent de support aux œuvres, celles-ci peuvent facilement voyager à travers le monde!
Comme chaque année, Élisabeth Mathieu peut compter sur une petite équipe d’employé·es et de bénévoles motivé·es pour l’aider dans le montage des différentes expositions présentées dans le cadre de la BIECTR. © Christine Berthiaume
Regard sur le montage des œuvres exposées à la Galerie d’art du Parc dans le cadre de la 13e BIECTR. © Christine Berthiaume
Une fenêtre sur le monde
La 13e BIECTR est le fruit d’un long processus de sélection. Cette année, c’est environ 250 œuvres de 48 artistes originaires de 24 pays différents qui ont été retenues. Exceptionnellement, ces œuvres ont été choisies par un comité de sélection exclusivement féminin. Un choix assumé et nécessaire, aux dire d’Élisabeth, motivé par le désir de freiner la régression de la condition féminine. Cette revendication féministe est d’ailleurs un thème récurrent dans l’œuvre de l’artiste iranienne, Farnaz Rabieijah, dont les œuvres sont exposées tout l’été à la Galerie d’Art du Parc. Féminisme, manipulation du discours politique, condition de vie des migrant·es… On découvre, à travers la multitude d’œuvres présentées cette année, plus qu’une simple analyse de la société. On découvre la personnalité des artistes, leur sensibilité, ce qui les préoccupe et ce qui les émeut. Lorsqu’on se retrouve devant une œuvre, ce moment nous appartient. Un dialogue se crée alors. Une relation qui nous permet d’être ému·e à notre tour.
Détails de l’une des œuvres de l’artiste Yannick De Serre (Montréal) dont les œuvres sont présentées à la Galerie d’Art du Parc. © Christine Berthiaume
Nombreux sont les outils nécessaires aux employé·es et aux bénévoles de la BIECTR pour monter les différentes expositions présentées durant l’été. © Christine Berthiaume
Œuvres parallèles
En plus de visiter les expositions, vous pourrez, entre autres, visionner dès le 22 juillet Territoire des Amériques, un film immersif en dôme sur René Derouin, l’actuel président d’honneur de la 13e BIECTR. S’ajoutera également la poésie de Monique Juteau, et quelques performances en danse de Justine Bellefeuille, qui exprimera en mouvement son ressenti face aux œuvres présentées sur les pages Facebook et Instagram de la biennale.
C’est sans compter les expositions parallèles des artistes Suzie Allen, Anne Billy et Gabriel Mondor offertes gratuitement à la vue des visiteurs et des visiteuses au Musée POP, et celle des artistes Aline Beaudoin et Denis Charland présentée à titre posthume à la Galerie R3.
Lors de votre passage, ne manquez pas de voter pour l’œuvre Coup de cœur du public. Je me permets de vous dévoiler ici le mien. Il s’agit des œuvres d’une grande sensibilité de l’artiste Montréalais Yannick De Serre. Infirmier de métier, Yannick utilise le fil à point de suture dans ses œuvres afin d’exprimer son empathie, et créer un dialogue entre la mort, qu’il côtoie régulièrement dans son travail, et la beauté.
Que ce soit en photographie ou en écriture, j’aime dire que mon métier en est un de rencontres. Ce photoreportage m’aura permis de faire celle d’Élisabeth Mathieu, une femme de cœur, qui met son travail d’artiste de côté et qui trouve une grande satisfaction à mettre le travail des autres en valeur.
Cet été, planifiez votre visite de la 13e BIECTR au gré d’une marche au centre-ville de Trois-Rivières. En plus, c’est gratuit! Pour plus d’info, c’est par ici.