10 septembre 2024

Laurie Parent ou la naissance de Laupa

Par Caroline Ruest

Jeune trentenaire native de La Tuque, Laurie Parent, alias Laupa, nous invite à plonger sans retenue dans son univers artistique fascinant. Savant mélange de bande dessinée et de surréalisme, ses œuvres dépeignent d’étranges créatures dont nous ne pouvons détourner le regard tant il y a à voir et à comprendre. Coup d’œil sur cette artiste à la fois volontaire et rêveuse.

À l’orienteur qui lui a suggéré une carrière en soins infirmiers, Laurie a prouvé qu’elle avait un style beaucoup trop unique et coloré pour la profession. Pratiquant assidument les arts visuels depuis maintenant trois ans, elle a débuté sa vie professionnelle en tant qu’artiste capillaire. Disciplinant la chevelure des Latuquois·es pendant quelques années, Laurie a eu envie de connaître d’autres horizons.

Cheveux au vent, elle migrera vers Québec pour se consacrer à des études collégiales en graphisme au Cégep de Sainte-Foy. En fin de parcours, une enseignante remarquera son talent de dessinatrice, balbutiements d’un style qui deviendra le sien et que nous reconnaissons aujourd’hui. Et quel style! Travaillant avec l’art numérique et les techniques traditionnelles, elle crée un univers insolite qui ne laisse personne indifférent.

« J’ai toujours adoré […] Tim Burton. Quand j’étais petite, j’écoutais toujours L’étrange Noël de monsieur Jack. J’adorais son style un peu creepy avec ses personnages aux grands yeux avec des petits points comme pupille. En 2017, vers la fin de ma technique en graphisme, j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus au street art [découvrant par le fait même] Buff Monster, Dabs MiLa et Steven Harrington. J’adorais leur style très coloré, avec des aplats de couleurs et leurs contours noirs. »

Avec son art, Laupa souhaite « susciter des émotions et transporter les gens dans [son] monde imaginaire ». Bien que la signification de sa signature visuelle change selon l’œuvre, cette vague noire qui accompagne ses personnages renvoie généralement au subconscient, à « une présence qui leur dicte des choses à l’oreille ».

Anny Woodland © Laupa

Savoir sortir de sa zone de confort

« Il faut sortir de sa coquille. » Après quelque temps à réaliser des portraits de famille ou d’animaux ainsi que des t-shirts en édition limitée, Laurie ressentira le besoin de renouer avec ses racines. Avec son conjoint, elle retournera dans sa ville natale. Sans emploi pendant près d’un an, Laurie restera enfermée chez elle. « Il fallait que je travaille, que je crée, que je publie sur Instagram. C’est la pire affaire que je pouvais faire. Vu que je me mettais de la pression, j’étais stressée, je n’étais pas capable de créer ». Sous les conseils avisés de son conjoint, elle se trouvera un emploi au Centre d’amitié autochtone Capetciwotakanik qui lui offrira de nouvelles opportunités.

« Ton chemin peut être plus long qu’un autre, mais ça reste que ton objectif, tu vas l’atteindre pareil. C’est long et c’est normal. »

Laupa

mike laupa

Mike © Laupa

the keeper laupa jpeg

The Keeper © Laupa

Savoir se montrer patiente

« Ton chemin peut être plus long qu’un autre, mais ça reste que ton objectif, tu vas l’atteindre pareil. C’est long et c’est normal. » Au fil du temps, Laurie prendra davantage d’initiatives, ce qui lui vaudra de nouvelles propositions d’affaires. À l’été 2022, elle créera Art public, un regroupement d’artistes (Elen Lemire, Jessica Pomerleau, Danaé Juneau Szczesny) qui réalisera des œuvres en direct lors des Jeudis Centre-Ville. Le succès que remporte cet événement permettra à Laurie de devenir pigiste et d’obtenir de nouveaux contrats. « C’est fou à quel point si j’avais continué à rester chez nous ça n’aurait pas fait ça. Faut sortir, faut aller voir le monde. On n’a pas le choix. Le bouche-à-oreille, c’est puissant. » Avec toute cette visibilité, elle sera invitée à participer à divers projets dont Canette d’épinette, au San – Station boréale à Lac-Édouard. « C’est mon highlight de l’été. C’est mon événement que j’attends tout le temps. »

Laupa caresse le rêve de réaliser un jour des romans graphiques ainsi qu’un film d’animation en stop motion. Pour suivre son travail, nous vous invitons à glisser du côté de ses réseaux sociaux ou sur son site Internet au www.laupaart.com.

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