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- Créations inattendues dans l’œil d’une photographe
L’art public, c’est l’œuvre d’un·e artiste qui vient à nous, et qui, au contact de l’environnement qui l’entoure, prend tout son sens. C’est apercevoir l’art là où l’on s’en attend le moins et se laisser surprendre. En tant que photographe, je crois également que l’art doit être démocratique et accessible à tous et à toutes.
Voilà quelques-uns des sujets que j’ai eu la chance d’aborder avec Marie-Andrée Levasseur, directrice des arts visuels à Culture Trois-Rivières, lors de notre rencontre. Ses yeux brillaient lorsqu’elle me parlait de l’exposition Créations inattendues dans son petit bureau du Centre d’exposition Raymond-Lasnier, assise devant une magnifique et gigantesque gravure de Guy Langevin. Il pleuvait cette journée-là, nous avons donc dû faire une visite guidée virtuelle, à travers laquelle Marie-Andrée s’est entretenue sur l’importance du choix des lieux pour mettre en valeur une œuvre, et comment cette dernière peut mettre en valeur les lieux où elle se trouve.
C’est une interaction entre l’œuvre, le lieu et le passant qui, dans son rôle de spectateur, a le droit et le pouvoir de s’approprier ce qu’il voit. Bien sûr, il peut lire les fiches d’information pour mieux comprendre l’intention de l’artiste, mais il peut également se l’approprier en l’interprétant avec son œil, sa vision unique d’être humain. C’est là que la réelle rencontre peut se produire avec l’œuvre, au-delà de l’intention initiale de l’artiste.
C’est d’ailleurs sous cet angle que j’ai décidé d’aborder mon tout premier reportage photo pour DICI. J’ai donc tenté de mettre ma vision personnelle et artistique au service de ces œuvres qui habitent présentement plusieurs lieux publics de Trois-Rivières. Par mes images, j’ai voulu démontrer la complémentarité de certaines œuvres avec leur environnement et ainsi créer une photographie, inspirée par cette relation entre l’art et le lieu. Je montre donc rarement les œuvres dans leur entièreté, et ce, volontairement, afin de vous donner envie de les découvrir, et de les interpréter, avec ce regard unique que vous seul portez sur le monde.
Habitats composites, Christine Ouellet © Christine Berthiaume
Habitats composites, Christine Ouellet
N’étant pas trifluvienne, je ne connais pas tous les petits racoins de la ville, ni ces trésors cachés. L’aire écologique Ogden en est définitivement un, ainsi qu’une belle découverte pour ma famille et moi. Pendant qu’accroupie, je m’affairais avec ma lentille macro, explorant tel Gulliver le petit monde vivant qui avait déjà élu domicile dans l’œuvre de Christine Ouellette, mes enfants parcouraient les petits sentiers boisés, s’amusant à traverser un pont qui enjambait un joli petit ruisseau. Décidément, le concept de mariage entre une œuvre et un lieu est ici exploité à son plein potentiel, et prend tout son sens.
« Pour moi, chaque milieu est vulnérable et susceptible de ne plus pouvoir accueillir la vie s’il n’est pas bien traité. Avec Habitats composites, j’ai voulu évoquer l’accueil par un regroupement de cylindres pouvant hypothétiquement loger animaux, insectes et végétaux. Dans un contexte aussi instable, je pense que toutes les voix, les formes d’art et les solutions bienveillantes doivent se faire entendre pour les générations. »
– Christine Ouellet, artiste en arts visuels.
Douceur nuancée, Laurence Beaulieu-Roy & Camilia Leclerc-Richard © Christine Berthiaume
Douceur nuancée, Laurence Beaulieu-Roy & Camilia Leclerc-Richard
Vacances d’été obligent, mes enfants m’ont accompagnée dans mon périple visuel à travers la ville. Décidément, c’est notre arrêt au Cornet du coin au Complexe Laviolette qui a connu le plus grand des succès, allez savoir pourquoi… De l’autre côté de la rue, on entendait la rumeur des cris de joie et de peur à travers le grincement sourd des manèges de l’Expo. Les couleurs vives de la murale s’harmonisaient à merveille avec l’odeur sucrée du chocolat fondant du bar laitier et celle de la barbapapa qui, contre toute attente, avait réussi à traverser le boulevard des Forges! C’est donc sur un petit rush de sucre que nous nous sommes ensuite dirigé·es vers les Cubes artistiques au parc Champlain.
Renversé nuagique, Plateforme élévatrice et Voguing building, Marie-Ève Larose © Christine Berthiaume
Les cubes artistiques du parc Champlain
Notre dernière escale de la journée s’est faite à l’ombre des grands arbres du parc Champlain où quatre cabines vitrées avaient nouvellement élu domicile. À travers ces bulles d’exposition, nous nous sommes déplacé·es d’un cube à l’autre afin de découvrir les différentes propositions artistiques offertes. Certaines d’entre elles nous faisaient découvrir des lieux en miniature, d’autres, par leurs jeux de miroir et leur transparence, m’ont donné l’occasion de créer des images où les reflets du parc se mélangeaient aux œuvres.
Plusieurs autres installations en plein air sont disponibles un peu partout sur le territoire de la ville de Trois-Rivières, ayez le bonheur de les découvrir, volontairement ou par hasard. Observez-les sous tous les angles, et surtout, ajustez-les à votre vue, ces créations inattendues!
Pour en savoir plus sur Créations inattendues, juste à cliquer ici.