8 décembre 2022

Amélie Dubois, l’illustratrice à la vision poétique

Par Jasmine Marin

Dans un café du centre-ville de Trois-Rivières, le temps s’est suspendu. Un peu en retrait à l’arrière-boutique, Amélie Dubois m’a chaleureusement ouvert la porte de son univers intime d’illustratrice.

Se définissant comme une femme plutôt solitaire et introvertie, c’est plutôt une âme communicative, accueillante et animée que j’ai pu découvrir dès nos premiers échanges.

Amélie Dubois © Marie-Michelle Dupuis

Dessiner son propre chemin

Amélie a toujours eu un pied dans les arts; d’abord en apprenant le piano, puis le violon et le chant. Elle a ensuite bifurqué vers le monde de l’animation pour finalement revenir, par un heureux concours de circonstances, vers ce qui anime son être :  le dessin. En effet, Amélie me confie qu’elle cherchait depuis un moment le moyen de pouvoir se consacrer définitivement à l’illustration. Elle avait lancé cette demande spéciale dans l’univers. Et comme si elle avait été entendue, quelques semaines plus tard, on annonça des coupures de poste dans l’entreprise montréalaise pour laquelle elle travaillait. Lorsqu’on la convia pour lui annoncer qu’elle perdait son emploi, un sourire en coin se dessina sur son visage. C’était l’occasion tant souhaitée pour se lancer dans ses projets en tant qu’illustratrice.

À partir de là, les événements se sont enchaînés : une rencontre amoureuse, un déménagement en Mauricie, une subvention pour soutenir le démarrage de son entreprise et un premier contrat d’illustration avec les Éditions 400 coups. Depuis, elle compte à son actif plus d’une douzaine de livres pour la jeunesse qui se racontent du bout de ses crayons, à travers ses couleurs. Amélie s’illustre également à l’extérieur du Québec, soit en Ontario et en France, toujours dans l’univers de la littérature jeunesse.

Mingan les nuages (2017) © Marie-Andrée Arsenault, Amélie Dubois

Illustrer comme on écrit

Amélie m’explique qu’illustrer un livre, ce n’est pas que de le traduire en images. C’est un travail colossal de création, souvent peu reconnu, qui influence l’intérêt que le lecteur ou la lectrice porte à l’objet. En explorant le travail d’Amélie Dubois, je remarque que ses dessins sont comme une bribe d’histoire, une page arrachée à un livre qui en a long à raconter. Puis, en lui posant la question sur ses projets à venir, j’apprends qu’Amélie travaille actuellement sur un projet personnel de roman graphique en tant qu’auteure-illustratrice. D’ailleurs, plusieurs de ses dessins, qui semblaient attendre qu’on les relie, pourront maintenant avoir une place privilégiée dans ce premier ouvrage qui raconte en quelque sorte le parcours personnel d’Amélie.

« En explorant le travail d’Amélie Dubois, je remarque que ses dessins sont comme une bribe d’histoire, une page arrachée à un livre qui en a long à raconter. »

Cultiver l’inspiration

Durant la pandémie, Amélie a pris la décision de quitter sa table à dessin et de mettre tous ses projets en jachère pour laisser les idées s’éclaircir naturellement. Un emploi dans une pépinière était tout indiqué pour lui permettre d’être en cohérence avec ce besoin de prendre le temps, de laisser germer les bonnes graines. La sortant complètement de sa zone de confort solitaire, cet univers forestier fut la source d’inspiration dont elle avait besoin pour redéfinir les projets qu’elle voulait voir grandir : l’écriture de son livre, la bonification de sa boutique Etsy et la recherche de sa maison idéale.

Le parc portuaire de Trois-Rivières tel qu’illustré par Amélie Dubois © Gracieuseté de l’artiste

Prendre racine

Cette maison rêvée qui la suit même dans la signature de ses courriels, c’est en Mauricie qu’Amélie désire la trouver. En effet, elle me confie être tombée sous le charme de Trois-Rivières et de la région de la Mauricie. Ce parfait mélange de culture et de nature l’inspire et lui donne le goût de s’y établir, d’y planter ses racines. On peut d’ailleurs admirer sa vision candide de la ville à travers plusieurs de ses dessins: en passant par une vue aérienne surprenante du parc portuaire jusqu’à la représentation de la promenade de la poésie avec ses bancs de parc et ses plaques gravées d’extraits de poèmes. Cette poésie, nous la retrouvons dans les œuvres de l’artiste et elle nous touche inéluctablement droit au cœur.

Pour en savoir davantage sur Amélie ou sur son travail, on vous invite à visiter son site Internet ô combien magnifique juste ici.

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