- Accueil
- Magazine
- Arts de la scène
- QW4RTZ ou l’art de l’a cappella pop et festif
Après un passage remarqué à Paris, QW4RTZ sera bientôt de retour en Mauricie plus boosté que jamais par une série de concerts qui a su ravir le public de la Ville Lumière. Retour vers le futur du groupe en compagnie de l’un de ses membres, le volubile François Pothier Bouchard.
QW4RTZ revêt une signification toute particulière pour moi. Alors que je venais à peine de poser pour de bon mes valises belges sur le sol trifluvien, ce fut le premier groupe que je vis en concert au Memphis Cabaret en novembre 2016 à l’occasion de la sortie de leur tout premier album A Cappella 101. Vous dire que les quatre gars, Louis Alexandre Beauchemin (ténor et beatboxer), Philippe Courchesne Leboeuf (baryton), François «Fa2» Dubé (basse) et François Pothier Bouchard (ténor), m’avaient enthousiasmé avec leur performance musicale aux accents pop déjà affirmés relève de l’euphémisme. Et la courbe de leur audace, de leur créativité et de leur talent s’est envolée depuis dans la stratosphère.
De gauche à droite : Louis Alexandre Beauchemin (ténor et beatboxer), Philippe Courchesne Leboeuf (baryton), François Pothier Bouchard (ténor) et François «Fa2» Dubé (basse). © QW4RTZ
A cappella quoi?
Mais bon, je m’enflamme! Avant d’en apprendre davantage sur la plus récente actualité du groupe, ce serait bien de se demander finalement « a cappella », ça veut dire quoi? L’expression signifie « à la chapelle » et désigne à l’origine les chants religieux entonnés par les chœurs de la chapelle Sixtine à Rome sans aucun accompagnement musical, les instruments étant proscrits pour cet exercice. Le genre et l’expression ont évolué depuis le milieu du XXe siècle pour s’étendre à la musique pop, au R&B, au slam, etc.
C’est un peu cette même évolution qu’a suivi le quatuor initial, qui a fait ses premières armes au sein de la chorale des Petits chanteurs de Trois-Rivières dans les années 2000. Quatre albums plus tard, QW4RTZ termine 2023 et entame 2024 en beauté à Paris, au Théâtre Fontaine, pour y présenter son tout dernier album, A Capella Héros.
François Pothier Bouchard sur scène lors de la première du spectacle A Cappella Héros à Montréal. © Gracieuseté
De la Mauricie à Paris
Le pari parisien n’était cependant pas gagné d’avance pour ceux qui avaient impressionné le jury de l’émission La France a un incroyable talent en 2018, l’équivalent tricolore de America’s Got Talent. « Le premier soir, on avait neuf billets de vendus », confie François Pothier Bouchard. Mais très vite, la performance et le talent du groupe se sont répandus comme une trainée de poudre à travers la capitale et au-delà, attirant des célébrités comme Michel Drucker ou encore des responsables de salle belges et helvètes. « Le directeur du théâtre, Pascal Legros, n’avait jamais vu ça! On avait très vite de 400 à 500 spectateurs galvanisés devant nous », poursuit François. « Pour le public français, c’était totalement nouveau! »
C’est aussi l’occasion de souligner tout le travail de mise en scène abattu par Serge Postigo, qui les accompagne depuis 2012, afin de maximiser l’effet « waouh », comme disent nos cousins d’outre-Atlantique. Serge baigne d’ailleurs là-bas dans le méga-succès de la comédie musicale Les Producteurs, et son nom aura sans nul doute aussi contribué à l’engouement stupéfiant pour nos quatre Québécois.
« L’humour, c’est aussi ce qui fait notre unicité. »
Si le beatboxing, qui consiste à faire de la musique en imitant des instruments, surtout les percussions, uniquement avec la bouche, a fait beaucoup d’émules (et de postillons) dans la Francophonie. Rares sont celles et ceux qui se souviennent de groupes vocaux comme Les Frères Jacques, pourtant actifs au lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusque dans les années 80, ou Pow Wow dans les années 90. QW4RTZ se démarque par ses reprises et ses mash-ups de célèbres titres pop et rock anglo et franco. Si des classiques comme Bohemian Rhapsody de Queen, ou l’émouvant Tous les cris, les S.O.S. de Daniel Balavoine, relèvent de la prouesse technique pure, François Pothier fait remarquer que l’humour fait partie de l’ADN du groupe depuis ses débuts. Il suffit de les voir interpréter La valse à 1000 temps de Brel en y associant des gestes précis et de plus en plus rapides, ou d’écouter le texte d’Acapellatron de leur dernier album A Cappella Héros pour s’en convaincre.
Reprise a cappella de la chanson « I’m Just Ken » interprétée par Ryan Gosling dans le film Barbie (2023). © QW4RTZ
Ce que nous réserve QW4RTZ en 2024
Autre grande force de séduction massive du groupe, sa présence sur le web. Depuis la sortie de leur dernier album, la formation a d’ores et déjà bouclé trois clips sur les quatre titres originaux d’A Cappella Héros, dont un tournage épique dans l’amphithéâtre du parc récréoforestier de Saint-Mathieu-du-Parc pour le très métal « On est fâchés – on est pas contents », dont le vidéoclip ne saurait tarder. Une autre vidéo en collaboration avec l’humoriste Arnaud Soly se prépare également. En outre, un nouveau single devrait aussi voir le jour cette année, annonciateur d’un cinquième album pour 2025. Une tournée européenne, voire nord-africaine, se profile également, sans pour autant bouder les fans d’ici que nos quatre gars affectionnent de par leur soutien continu et croissant. Enfin, je n’ai pu m’empêcher de demander à François si le groupe a encore un style musical qu’ils aimeraient s’approprier. « On adorerait faire un numéro inspiré des comédies musicales en détournant les codes qui viennent avec », lâche-t-il. Nul doute qu’avec Serge Postigo à la barre, ce sera une fois de plus jouissif et savoureux!
Vous aimeriez voir QW4RTZ en spectacle dans le confort de votre région? Sachez qu’il reste quelques billets le 9 mars prochain au balcon de la salle Philippe-Filion du Centre des arts de Shawinigan. Pour plus d’info, c’est par ici.