Quand l’école s’invite au théâtre

Que ce soit du théâtre, de la danse, de la musique, de la marionnette et même des arts visuels, Isabelle Gingras, responsable du volet éducatif pour le Centre des arts, relève qu’il s’agit d’une riche programmation offerte aux écoles. « Les mêmes enseignants reviennent encore année après année puisque ce sont toujours de nouveaux artistes, de nouvelles performances, de nouveaux ateliers. C’est toujours différent », souligne-t-elle.

Marquer les esprits

L’offre de spectacles destinée aux jeunes se veut en effet très diversifiée, c’est pourquoi les pièces mobilisent des thématiques bien variées. Isabelle Gingras note que les prestations sont parfois plus à saveur scientifique, d’autre fois plus humoristique, ou encore, tirées du répertoire classique. Pour ce qui est de l’offre en arts visuels, les jeunes sont amenés, à la suite de leur visite d’une exposition, à faire une activité de médiation culturelle comme l’explique la responsable du volet éducatif. « Les groupes scolaires viennent visiter les expositions. On leur explique le travail de l’artiste, les matériaux utilisés, les techniques et ensuite, on fait un atelier de création en lien avec le travail de l’artiste ».

Elle remarque d’ailleurs, autant chez les enfants que chez les jeunes d’âge adolescent, un grand intérêt pour les activités du Centre des arts. Isabelle Gingras se souvient notamment de la présentation de la pièce Zoro qui avait marqué l’imaginaire de plusieurs. « Il y a des jeunes qui m’en parlent encore! Il y avait beaucoup d’action dans cette pièce-là et ils avaient bien aimé ça. C’est vrai qu’il y a des pièces qui marquent beaucoup les jeunes ».

Isabelle Gingras soutient que cette programmation spéciale permet potentiellement de semer une curiosité, de créer une ouverture face aux arts et de développer un esprit critique. « On veut créer des liens le plus possible avec les jeunes pour qu’ils consomment de la culture. On veut qu’ils reviennent par la suite, par exemple avec leurs parents », mentionne-t-elle.

De retour en classe

Les activités culturelles destinées aux enfants s’accompagnent bien souvent d’un aspect pédagogique une fois les jeunes de retour à l’école. En effet, les enseignant·es proposeront des projets et ateliers éducatifs en classe en lien avec le contenu présenté dans l’œuvre, comme c’est le cas à l’École alternative de l’énergie à Shawinigan.

Depuis les sept dernières années, Julie Lamy, enseignante à l’École alternative de l’énergie, participe régulièrement aux activités du Centre des arts. « Après y être allé une première fois, on a la piqûre », affirme-t-elle. L’enseignante reconnaît que deux éléments font qu’elle et son établissement scolaire fréquentent aussi souvent les lieux : les valeurs partagées de l’école pour une programmation de ce type, ainsi que la proximité géographique de l’École alternative de l’énergie avec le Centre des arts. « Les enfants n’ont pas nécessairement accès à ça autrement. Dans certaines familles, c’est plus le sport qui est mis de l’avant, alors ça donne la chance à l’enfant d’avoir accès à un autre univers », témoigne-t-elle.

Pour Julie Lamy, en plus de permettre aux jeunes d’être davantage en mesure d’apprécier l’art, cette programmation destinée aux écoles leur offre une voie d’entrée vers diverses émotions, valeurs et façons de penser. « Il y a une ouverture d’esprit et différentes manières de se questionner qui se développent. Ils vont aussi à l’intérieur d’eux-mêmes pour se connecter avec leurs émotions, donc ils apprennent aussi à se connaître ». Les enfants développent également une fierté reliée à la compréhension de l’art, ce que l’enseignante perçoit même chez les tout-petits. « Je vois des enfants de 5 ans qui se promènent dans une salle et qui s’arrêtent devant une œuvre avec sérieux », conclut-elle.