5 septembre 2023

Phil G. Smith : country de cœur et d’esprit

Par Frédéric Laurin

Pour Phil G. Smith, la passion pour la musique country prend vie autant sur scène que dans la gestion de Disques Far West, une maison de disques et de production qu’il a fondé avec sa conjointe. « Mon cerveau est vraiment géré en deux : il y a le côté très artistique et le côté très entrepreneur ». Portrait d’un artiste qui a le country tatoué sur le cœur.

Véritable étoile montante de la scène country québécoise, Phil G. Smith cumule les nominations et les prix. Il est d’ailleurs le fier récipiendaire 2017 du prestigieux prix Étoile Stingray du Festival Western de St-Tite. © Olivier Savoie-Campeau

Rassembler

Le verbe « rassembler » semble être une trame commune qui l’anime. Rassembler d’abord le public autour de ses spectacles. « J’aime composer et faire des albums en studio, mais je le fais d’abord pour aller faire des shows » affirme-t-il. C’est aussi le plaisir de retrouver son groupe de musiciens : « Je pense qu’on est allés chercher les meilleurs musiciens country du Québec. Juste à en parler, j’ai déjà hâte de faire mon prochain show! ».

L’auteur-compositeur-interprète compte déjà deux albums à son actif, ce qui lui a valu plusieurs nominations au Gala Country ainsi qu’une nomination au Gala de l’ADISQ. Il a aussi gagné le prix Étoile Stingray au Festival Western de St-Tite en 2017. C’est aussi lui qui est derrière le projet Grande Ourse, un album regroupant sept étoiles montantes du new country québécois.

D’abord inspiré par le folk québécois avec Kaïn, les Cowboys Fringuants et Vincent Vallières – où il perçoit des essences de country – il verse définitivement dans le New Country, à la suite des Zac Brown Band, Luke Bryan et Eric Church : « C’était plus pop-rock dans les arrangements, et j’ai commencé à tripper là-dessus ».

« Sentir qu’on devient la référence dans le country et qu’on réussit à faire changer les choses, c’est ça qui me fait tripper! »

Le projet Grande Ourse réuni sept étoiles montantes du new country québécois. De gauche à droite : Phil G. Smith, Vince Lemire, Fred Dionne, Brittany Kennell, Andie Therio, Francis Degrandpré et Guillaume Lafond. © Olivier Savoie-Campeau

Pour que le country trouve sa place au Québec

Phil G. Smith se donne aussi comme objectif d’œuvrer au succès du country au Québec. « En 2017, le country n’était pas structuré. Il n’y avait pas d’agence de spectacles dans le country, pour s’occuper de la relève en y croyant vraiment » justifie-t-il. D’où l’idée de créer Disques Far West qui représente aujourd’hui une dizaine d’artistes country québécois.

Il estime que le country, malgré sa popularité au Québec, trouve difficilement sa place dans les radios commerciales et les salles de spectacles. « Mon premier album s’appelle On fait du country et je me suis déjà fait dire de changer mon titre pour On fait de la musique pour que ça puisse passer à la radio! Mais je tenais à maintenir ma ligne avec ça » illustre-t-il.

Il espère donc que le country suive les traces du hip-hop au Québec, un genre musical devenu très populaire ces dernières années : « À l’époque, il y avait beaucoup de monde qui écoutait ça, le rap, mais ça ne jouait pas dans les salles de spectacles ni sur des grandes scènes des festivals ».

Son modèle, c’est la maison de disques indépendante 7ième ciel, spécialisée dans le rap québécois, pour qui il a travaillé avant de lancer sa propre agence. Selon lui, c’est grâce au succès de Koriass, de Fouki et d’Alaclair Ensemble, tous des artistes propulsés par 7ième ciel, que le hip-hop s’est finalement démocratisé au Québec.

« J’ai été formé pour booker ces artistes de rap-là. Donc quand est venu le temps de me lancer comme agent, j’avais pas mal tous les outils » ajoute-t-il.

Il espère maintenant que Disques Far West imprime la même influence sur la musique country : « Sentir qu’on devient la référence dans le country et qu’on réussit à faire changer les choses, c’est ça qui me fait tripper! »

Natif de l’Outaouais, Phil G. Smith habite aujourd’hui le sympathique village de Sainte-Geneviève-de-Batiscan. © Olivier Savoie-Campeau

Heureux en Mauricie

Natif de l’Outaouais, Phil G. Smith est maintenant bien installé en Mauricie : « Je voulais vivre en campagne, et avec ma conjointe, on cherchait une terre à bois. Ça n’a pas été long qu’on a eu un coup de foudre pour Sainte-Geneviève-de-Batiscan ».

Resent-il l’effervescence country en Mauricie? Oui, surtout avec l’appui que lui offrent les grandes scènes de la région comme le Festival western de St-Tite, où sera présenté le spectacle de Grande Ourse le 12 septembre prochain, ou encore, le FestiVoix, où Phil s’est produit en juillet dernier. « Je suis adopté par la Mauricie et les salles de spectacle sont heureuses de dire que je suis un artiste d’ici. Pour moi, ça fait une différence ».

Yeehaw!

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