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- Les Escales Fantastiques: Cultiver l’imaginaire
Du 18 au 21 août prochain, c’est plus de 125 artistes qui prendront d’assaut la ville de Shawinigan dans le cadre de la première édition des Escales Fantastiques.
Pour l’occasion, la 5ème rue et quelques ruelles avoisinantes accueilleront des performances de cirque, de musique, de théâtre et même de danse, pour le bonheur des spectateur·trices qui pourront déambuler à travers les différentes propositions. Cet événement gratuit et ouvert à tous et toutes, promet d’apporter une touche d’émerveillement dans le quotidien des citoyen·ne·s de la Cité de l’Énergie.
Un grand retour
Shawinigan a déjà eu son Festival de Théâtre de Rue de 1997 à 2006. Seize ans plus tard, c’est Philippe Gauthier, adjoint à la direction générale et programmateur chez Culture Shawinigan, qui s’est occupé de sélectionner les artistes qui animeront chacune des escales. Il s’agit d’un retour pour celui qui a repris les rênes du Festival de Théâtre de Rue, avec Rémi-Pierre Paquin et Yves Dolbec, dès sa deuxième édition. C’est lors de cette expérience que le comédien de formation est devenu passionné par ce type de performances: «Ce qui est venu me chercher dans la rue, c’est quand j’ai l’impression d’entrer dans un décor. De me sentir enveloppé».
Bivouac de Générik Vapeur (2018) © JMA Photography
C’est d’ailleurs la richesse d’un évènement comme les Escales Fantastiques: l’art qui investit l’espace public. Cette forme permet aussi une interaction directe entre les compagnies artistiques et les citoyen.ne.s, tant dans la vie quotidienne que lors des soirs de spectacles: «Par exemple, on va avoir un spectacle sur un balcon. L’artiste va rencontrer les personnes qui ont prêté le balcon. Automatiquement, il y a une relation qui s’installe entre l’artiste et le propriétaire». Alors que la majorité participeront aux Escales en tant que spectateur·ices, certain·es auront la chance de faire partie intégrante d’une œuvre. C’est le cas du spectacle Bivouac, de la compagnie marseillaise Générik Vapeur. Dans cette performance haute en couleur, des personnages seront incarnés par une dizaine de comédien·nes de la région. D’ailleurs, cette escale coup de cœur de Philippe Gauthier est aussi un clin d’œil au Festival de Théâtre de Rue, où la performance a été présentée en 2001.
Mythe de Mykaelle Bielinski © Yanick Macdonald
Sortir la scène de sa salle
Lorsqu’on organise un festival dans des lieux non-conventionnels, il faut savoir s’adapter et faire preuve de créativité: «C’est un défi pour chacune de nos demandes». Au fil des éditions du Festival de Théâtre de Rue, Philippe Gauthier a développé une expertise qu’il peut maintenant partager à ses collègues. Parmi les défis: fournir les différents lieux en électricité, engager des gardien·nes pour surveiller certains sites, relocaliser des places de stationnements ou encore jongler avec les besoins des artistes. Si certaines compagnies comme Théâtre Tout-Terrain (Lieux-Dits) et Théâtre à Tempo (Concerto urbain) ont l’habitude de la rue, d’autres auront la tâche d’adapter leur proposition. C’est le cas, notamment, de l’artiste multidisciplinaire Mykalle Bielinski qui présentera son spectacle choral Mythe dans une ruelle intime. Habituellement joué en salle, les spectateur·trices des Escales Fantastiques auront droit à une version unique de cette œuvre qui mélange performance et chant sacré en plein air.
« C’est vraiment une programmation qui est faite pour rejoindre tous les types de publics. » – Philippe Gauthier
Waterbombs © Acrobuffos
Développer sa curiosité
Puisqu’il est impossible de voir tous les spectacles, le format déambulatoire offre la possibilité aux spectateurtr·ices de découvrir différentes propositions artistiques en se laissant porter par l’envie du moment. En créant la carte des différents spectacles, Philippe Gauthier s’est arrangé pour susciter la curiosité: «C’est vraiment une programmation qui est faite pour rejoindre tous les types de publics». Il espère même créer des coups de cœur inattendus et initier certaines personnes à des formes d’art auxquelles iels n’ont peut-être jamais été en contact.
Pour les prochaines Escales, le programmateur voit grand. Il a déjà des idées plein la tête: «C’est évident qu’on aimerait un jour développer de nouveaux espaces». D’ici là, ses plus grandes fiertés demeurent sa programmation actuelle, le travail accompli pour la réalisation du festival et le retour du théâtre de rue à Shawinigan.