7 septembre 2023

Le breaking : un art ou un sport?

Par Élise Rivard

Avec la venue de la troupe de breaking néerlandaise The Ruggeds le 22 septembre prochain, on sait déjà que la salle J.-Antonio-Thompson à Trois-Rivières sera secouée d’électrochocs par ce spectacle bien nommé, Adrenaline. Vous hésitez à assister au spectacle parce que vous en connaissez trop peu sur le breaking? Laissez-nous vous en apprendre davantage sur ce style de danse à la jonction de l’art et du sport.

Éric « Zig » Martel, directeur du festival urbain DISTRIX et directeur national de Breaking Canada. © Anastasiya Stazz Pavlenko

Le bon lexique pour éviter les faux-pas

L’origine du breaking remonte aux années 70 dans le sud du Bronx à New York, où il a contribué à faire diminuer la criminalité. « La danse hip hop d’origine, c’est le breaking » me précise Éric « Zig » Martel, spécialiste en la matière. C’est là la naissance de toute une culture et une communauté qui vient de fêter ses cinquante ans.

Si vous lisez « breaking » depuis le début de l’article et non « breakdance », c’est normal. Il s’agit du terme préconisé dans le milieu nous apprend Éric. Quant à celles et ceux qui pratiquent le breaking? On les appelle habituellement « breaker », ou encore, « b-boy ou b-girl ».

Un nom à tout casser

Le choix du nom « breaking » peut intriguer, mais rien à voir avec les mouvements casse-cous exécutés. Il vient de la musique sur laquelle dansent ses artistes. Tirés du soul et du funk, les « breaks » sont, en musique, de courts segments instrumentaux percussifs, souvent joués à la batterie. Ils tirent leur origine d’un DJ de l’époque ayant eu l’idée de mixer ces « breaks » en les jouant en boucle, créant ainsi une toute nouvelle musique rythmique.

Les b-boys et b-girls ont alors puisé dans diverses formes de danses et d’arts martiaux pour s’exécuter sur cette nouvelle musique de « breaks », avec des mouvements au sol et des acrobaties, mais aussi, avec tout un travail alliant jeux de pieds, style et musicalité.

Éric « Zig » Martel en pleine action lors de la dernière compétition de Breaking Canada. © Christian Martin & Dramatik

Une évolution et une révolution

Éric « Zig » Martel a grandi dans les années 80 en imitant Mickael Jackson comme bon nombre de jeunes de son époque. C’est en 1993 qu’il a un véritable coup de foudre pour le breaking. « À l’époque, tu allais au vidéo et tu trouvais une cassette VHS de breaking. Tu essayais de faire les mouvements avec ça. »

La plus grande évolution depuis? L’accès à l’information avec l’apparition de l’internet et des médias sociaux qui permet de propager et de donner rapidement accès à du contenu de qualité en provenance de partout dans le monde. Ce qui contribue grandement à faire développer la discipline.

Aujourd’hui directeur du festival urbain DISTRIX, Éric « Zig » Martel a contribué au développement du breaking au Québec avec sa défunte école de danses de rue Rebelles et Vagabonds et son rôle de directeur artistique et co-metteur en scène de la compagnie de danse C4, qu’on a pu voir en 2018 à l’émission Révolution.

Le breaking : discipline artistique ou sportive?

Sachez que le breaking sera pour la première fois une discipline aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Avec un système de pointage qui note l’aspect technique et artistique, les meilleurs b-boys et b-girls du circuit au Canada iront nous représenter l’été prochain. Avec un DJ sur scène, les danseurs et danseuses prendront part à des concours individuels sous la forme classique du « battle ». Un·e contre un·e.

Intrigué·es par l’aspect olympique du breaking? L’émission Podium sur les ondes de Radio-Canada Sports s’est penchée sur la question.

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« C’est une discipline artistique, mais où on s’entraîne comme des athlètes ». Pas surprenant que le breaking se retrouve aux Olympiques. Selon Martel, l’effet spectaculaire permet d’attirer un nouveau public. « On a un espoir olympique en Phil Wizard de Vancouver, peut-être notre première médaille d’or olympique. »

Pour voir Phil Wizard à l’œuvre ou pour avoir un avant-goût de ce qui vous attend lors des Jeux Olympiques de Paris, on vous suggère de jeter un œil à sa plus récente performance au Championnat mondial de breaking à Séoul en Corée du Sud.

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« Au Canada, on veut présenter que c’est un sport, mais que c’est un art avant tout. »

Éric « Zig » Martel, à propos du breaking

B-boy à l’œuvre lors de la dernière compétition de Breaking Canada. © Christian Martin & Dramatik

B-girl à l’œuvre lors de la dernière compétition de Breaking Canada. © Christian Martin & Dramatik

Ici comme ailleurs

Si le breaking se pratique un peu partout dans le monde, son style varie d’un pays à l’autre. Mais qu’en est-il ici? « On a une flamme qui est hyper artistique, mais un style très canadien parce qu’on bouge de manière différente. On est très musicaux. »

Au Québec plus particulièrement, les b-boys et les b-girls peuvent compter sur le support de deux associations. En effet, Breaking Québec et Breaking Canada, dont Éric « Zig » Martel est le directeur national, ont toutes deux étés créées pour soutenir le développement olympique du breaking. « Au Québec, on a la chance d’avoir une belle communauté qui grandit. » De vingt jeunes au départ, ce sont maintenant plus de 250 jeunes qui prennent part aux activités de breaking organisées au niveau provincial.

Si votre jeune à la maison trépigne d’apprendre le breaking et tourne déjà sur sa tête, pourquoi ne pas l’inscrire dans une école de la région qui offre des cours de ce style? En voici quelques exemples :

  • L’école de danse et studio District V
  • L’académie de danse Mouv
  • L’école de danse et de cirque Odaci.

Le 22 septembre à 20h, voyez le spectacle Adrenaline de la troupe The Ruggeds à la salle J.-Antonio-Thompson. © Little Shao

Et The Ruggeds dans tout ça?

Éric « Zig » Martel ne pourrait mieux nous donner l’envie d’aller voir The Ruggeds. « Ce qu’ils font avec Adrenaline est incroyable! Ils ont leur propre manière de bouger. Ce sont des « monstres du break ». Ils poussent leur démarche artistique, mais surtout, ce qu’ils font avec leurs corps, les angles, ça semble physiquement impossible! »

C’est bien ce que nous verrons le 22 septembre à 20h à la salle J.-Antonio-Thompson. Avec une esthétique théâtrale soignée d’éclairages et de projections pour appuyer les acrobaties presque dangereuses, c’est au rythme de la batterie, dans l’essence même du style, que les huit danseurs de The Ruggeds repousseront les limites du possible dans un spectacle des plus excitant. Du breaking à son meilleur!

Pour un aperçu de ce que vous réservent The Ruggeds :

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Un rush d’adrénaline vous prend déjà? Poursuivez l’expérience en vous procurant vos billets pour le spectacle de The Ruggeds juste ici.

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