19 octobre 2021

La Fabrique de théâtre insolite: L’humain derrière la marionnette

Par Élise Rivard

Qu’est-ce qui occupe tout le temps des Sages Fous présentement? Un lieu en chantier qui deviendra plutôt lieu enchanté en 2023. L’église St-James est en pleine transformation pour devenir la Fabrique de théâtre insolite. Une folie? Non, une nécessité pour le milieu.

Une «fabrique» qui fait d’abord référence au lieu d’origine, chapelle et presbytère des Récollets, ou plus récemment, église anglicane, mais aussi à la fabrique «usine», telle une manufacture de spectacles et d’idées.

En entrevue avec South Miller, fondatrice et directrice artistique des Sages Fous, elle m’explique que la nécessité d’un tel lieu a germé en 2002, alors que naissait le premier Micro-festival de marionnettes inachevées. «C’est le cœur du projet de la Fabrique.»

« On a besoin d’un lieu où on a le droit de faire des erreurs, parler avec le public pour comprendre ce qui a fonctionné ou pas. »

Un besoin pour le milieu

«Kevin Augustine, une vraie star de la marionnette à New York me suppliait d’utiliser notre atelier comme résidence d’artiste.» me raconte South Miller. Kevin venait de participer au Micro-festival en 2016 et cherchait un lieu pour peaufiner son spectacle et échanger avec le public. Il ne trouvait pas cela dans la grande ville de New York. C’est tout dire!

Kevin Augustine et son spectacle Body concert, lors de l’édition 2016 du Micro-festival de marionnettes inachevées © Les Sages Fous

Claudine Rivest, une artiste en résidence que je croise lors de mon entrevue, seconde la nécessité de la Fabrique de théâtre insolite : « À Montréal, je n’arrive pas à me déposer complètement. C’est excitant d’avoir un lieu en région pour se consacrer entièrement à notre travail. De savoir que d’autres artistes vont venir, c’est stimulant et le public ici est généreux. »

Claudine a d’ailleurs été très inspirée par la création du lieu et en a fait une courte vidéo :

Un chantier plus fou que sage!

«On fait des maquettes en carton qu’on essaie de bouger. C’est important de faire des tests, pas juste des plans figés. Ça correspond à notre façon de travailler tout le temps», m’explique South.

Véritable Club Med de la marionnette, la Fabrique sera composée de salles de spectacles à échelle humaine, de pièces pour favoriser des discussions ou répétitions, un atelier de menuiserie, des appartements complets pour loger les artistes en résidence et un «salon de l’étrange» pour accueillir les spectateurs. Les artistes plus «patenteux», comme les qualifie South Miller, pourraient même utiliser la rue, la cour ou le jardin des Ursulines.

Les Sages fous veulent avant tout créer un lieu d’échange entre artistes et avec le public.

sages fous fabrique photo4 dici scaled

Maquette pour faire des préfigurations de l’espace © Élise Rivard

sages fous fabrique photo5 dici scaled

La Fabrique transformera complètement les lieux © Élise Rivard

«Se rencontrer avec notre humanité; une rencontre précieuse entre le public et l’artiste, où l’artiste n’est pas vu comme une machine à produire, mais comme un être inspirant.»

Les Sages fous tiennent les fils de ce chantier, comme la plus imposante marionnette qu’ils n’aient jamais eu entre les mains. «On se donne beaucoup, mais c’est pour redonner».

Pour voir la naissance d’une marionnette entre les mains des Sages fous, rien de mieux que de visionner cette capsule réalisée par l’équipe de La Fabrique culturelle de Télé-Québec!

Avec l’ouverture prévue en 2023, la Fabrique de théâtre insolite fera tourner tous les yeux du monde de la marionnette vers Trois-Rivières.

Vous avez aimé?

Partager :

Vous aimeriez aussi