16 novembre 2023

La petite histoire de la Maison de la culture Francis-Brisson

Par Caroline Ruest

Située aux abords de la rivière Saint-Maurice, près du pont de Grand-Mère, la Maison de la culture Francis-Brisson a été construite sur un ancien marais asséché au début des années 1900. Ayant plus d’un siècle d’existence, elle a vécu de nombreux changements sociétaux en plus d’être le témoin silencieux des milliers d’âmes qui ont foulé ses planches. Si elle pouvait s’exprimer, autre que par son architecture singulière avec sa toiture d’ardoise, ses ornements en cuivre et ses tourelles inspirées des châteaux féodaux de la France, nul doute possible qu’elle aurait des récits fascinants à nous conter. Voici son histoire.

La Laurentide Pulp Co.Ltd

Érigée entre 1887 et 1889 par la Laurentide Pulp Compagny, l’usine de pâtes et papiers se spécialise dans le papier d’impression commerciale de type supercalandré. Au fil des ans, l’entreprise évolue. Ayant déjà éprouvé son lot de transformations, c’est à partir de 1902 qu’elle connaît un tournant majeur. George Chahoon Jr. obtient le poste de directeur; fonction qu’il occupera jusqu’en 1931. Avant-gardiste, il est persuadé que plus ses employés sont heureux et en bonne forme physique, plus ils seront enclins à fournir un travail de qualité. Souhaitant matérialiser sa philosophie, il bâtira un village entier, créant dès lors les conditions propices à la venue et à la rétention d’hommes fidèles. Après avoir construit des maisons, un pont, une église, un hôpital et une ferme, il offrira à ses ouvriers un lieu à vocation culturelle et sportive. C’est ainsi qu’entre 1912 et 1914, il fondera le Laurentide Club ainsi que l’Assembly Hall, qui seront reliés par un passage couvert dès 1919.

Les deux bâtiments de la Laurentide Pulp Co.Ltd en 1920 © Appartenance Mauricie, Bibliothèque Hélène-Beauséjour

Les deux bâtiments de la Laurentide Pulp Co.Ltd en 1926 © Bibliothèque et archives

Le Laurentide Club

Bien que sa motivation première ait été d’offrir un endroit favorisant le bien-être de ses travailleurs, il semblerait que ce soient les hauts dirigeants et les administrateurs de la compagnie qui en aient bénéficié. Dans cet établissement, réservé aux hommes jusque dans les années 1950, s’y trouvait un centre de conditionnement physique. Après une séance de sport, ces messieurs pouvaient se détendre de diverses manières, aussi bien en prenant un verre, en jouant au billard qu’en profitant de la salle de lecture.

L’Assembly Hall

Bâtiment dédié à l’accueil de la communauté anglophone, de la bourgeoisie francophone et des employés haut placés de la compagnie Laurentide, l’Assembly Hall était un endroit où avaient lieu des activités sportives, tel que des parties de basketball, ainsi que des bals, des mariages et des réceptions mondaines.

La belle d’antan se refait une beauté

Utilisé jusqu’en 1970, c’est en 1984 que l’édifice est racheté par la ville de Grand-Mère. Rebaptisé Centre de la culture de Grand-Mère, on y présente plusieurs spectacles à l’ensemble de la population. En 2012, la ville de Shawinigan fait l’acquisition du bâtiment historique pour la somme symbolique d’un dollar. Plus de quatre millions seront investis dans sa restauration ainsi que sa transformation en salle d’exposition et de spectacle. Grâce au financement provincial et fédéral, sera inaugurée la Maison de la culture Francis-Brisson.

Francis Brisson, l’homme en l’honneur duquel le Centre de la culture de Grand-Mère a été rebaptisé Maison de la culture Francis-Brisson après l’achat de la bâtisse par la ville de Shawinigan en 2012. © Société d’histoire et de généalogie de Shawinigan

Hommage à Francis Brisson

Dès le début des années 1950, Francis Brisson fera carrière en tant qu’électricien pour l’usine Laurentide. Pendant de nombreuses années, il enseignera la musique. Il dirigera l’Union musicale de Grand-Mère durant trente-sept ans (1956-1993), assurera la direction de la fanfare du 62e Régiment de Shawinigan (1967-1981) et chapeautera la fanfare du 12e Régiment blindé de Shawinigan. Homme passionné, s’il en est, Francis Brisson a su transmettre son amour de la musique aux jeunes à qui il a enseigné ainsi qu’à son public dévoué. Pour ces raisons, et bien d’autres, il s’est avéré tout naturel de nommer cet établissement en son nom.

Située dans l’ancienne Assembly Hall, la salle de spectacle de la Maison de la culture Francis-Brisson peut accueillir environ 140 spectateur·trices en formule cabaret.  © François Simoneau

Une salle de spectacle intimiste

Située dans l’ancienne Assembly Hall, la salle actuelle est le parfait lieu de création et de diffusion pour les artistes de la scène. Pouvant accueillir environ 140 spectateur·trices en formule cabaret, l’acoustique y est remarquable, et l’ambiance des plus chaleureuse. Chaque année, Culture Shawinigan offre une programmation variée à son public, que ce soit en chanson, danse, humour, musique classique, jazz ou théâtre. Annuellement, c’est plus d’une vingtaine de spectacles qui sont présentés en dehors de la saison estivale. Longue vie à cette institution qui vaut largement le détour!

Pour consulter la programmation complète de la Maison de la culture Francis-Brisson, cliquez ici.

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