14 avril 2022

Une exposition sur l’empreinte des pensionnats autochtones présentée à Shawinigan

Par Elizabeth Leblanc-Michaud

Depuis la mi-mars, l’Espace culturel Onikam présente l’exposition Nikanik : Empreinte des pensionnats autochtones. Pour l’occasion, j’ai été à la rencontre de l’une des trois co-fondatrices de l’endroit, Karine Awashish.

Nikanik : Empreinte des pensionnats autochtones © Coop Nitaskinan

Avancer malgré tout

Située dans les locaux de la Coop Nitaskinan, une coopérative de solidarité autochtone, Nikanik : Empreinte des pensionnats autochtones est la troisième exposition présentée à l’Espace culturel Onikam depuis son ouverture à l’automne 2019.

En langue atikamekw, nikanik veut dire «vers l’avant». Consciencieusement choisie, l’expression fait écho au désir des membres de la coop et de plusieurs Autochtones de continuer d’avancer malgré les horreurs du passé selon Karine.

«On ne voulait pas trop parler des blessures laissées par les pensionnats. L’idée, c’était de voir comment on fait pour continuer après ce qui est arrivé.»

Évoquer le passé pour mieux s’envoler

Alliant le pouvoir d’évocation des arts à celui de l’histoire, Nikanik regroupe les œuvres picturales de six artistes autochtones (Jacques Newashish, Michi Rachel Thusky, Pauline St-Onge, Raymond Weizineau, Sonia Basile-Martel, Ariane Bellefleur), accompagnées de deux grands panneaux recto verso relatant l’histoire des pensionnats autochtones à travers le Canada. C’est une exposition à la fois dure et touchante. Empreinte d’un mélange de douleur et de douceur.

En plus des tableaux et des panneaux historiques, on y retrouve, suspendu au plafond, un essaim de papillons de papier multicolores en hommage aux enfants victimes des pensionnats autochtones. Amenée à grandir au fil du temps par l’ajout d’autres lépidoptères colorés par des enfants de la région, des Autochtones issus d’un peu partout au Québec et des visiteur·ses, cette dernière installation est d’une grande valeur symbolique pour Karine.

«Le papillon, c’est un être de transformation. À la fois éternel et éphémère comme l’enfance. Pour moi, c’est un symbole fort qui permet de donner aux enfants la possibilité de s’envoler.»

Lorsque je lui demande quelle trace elle espère voir laisser Nikanik sur celles et ceux qui la verront, Karine s’empresse de me répondre: «On a un devoir de mémoire et de vérité. Je souhaite la guérison de ceux qui portent encore ces blessures. Je souhaite aussi que les Québécois et les Canadiens se réconcilient avec cette histoire-là. Qu’ils la reconnaissent.»

Nikanik : Empreinte des pensionnats autochtones © Coop Nitaskinan

Une coop unique en son genre

Fondée en 2015 par trois femmes déterminées à «participer au développement socio-économique, culturel et artistique des Premières Nations», la Coop Nitaskinan est une coopérative autochtone de solidarité située en plein cœur de Shawinigan, à deux pas de Tapiskwan Sipi (rivière Saint-Mauricie en atikamekw).

Composée de membres à majorité autochtones, elle offre divers services allant de la création de projets culturels autochtones à l’accompagnement au développement de la recherche universitaire, en passant par l’aide aux organisations allochtones souhaitant se familiariser avec la réalité des Premières Nations.

Elle s’appuie sur des valeurs chères aux Autochtones comme la coopération, le partage et l’autodétermination. Au moment d’écrire ces lignes, la Coop Nitaskinan compte 13 membres travailleurs et de soutien.

Vous aimeriez voir Nikanik : Empreinte des pensionnats autochtones?

Sachez que l’Espace Onikam est ouvert les jeudi et vendredi de 12h à 17h, et le samedi de 12h à 16h.

Cet article a fait l’objet d’une chronique DICI sur les ondes de Radio-Canada Première le 12 septembre dernier. Suivez le lien suivant pour l’écouter!

Nitanik : Empreinte des pensionnats autochtones

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