Guy Brière : dessinateur de chansons

Guy Brière l’avoue, il n’a pas toujours voulu être musicien. Avant d’acheter sa première guitare à l’âge de 19 ans, il n’avait même jamais joué d’un instrument.

« J’ai commencé à faire de la musique sur le tard. Après une première greffe de cornée. Avant ça, j’étais plus du type sportif. J’ai été six mois en convalescence pis je me suis dit « Qu’est-ce que je peux faire pour passer le temps? » Alors je me suis acheté une première guitare pis j’ai commencé à écrire mes premiers textes avec mes premiers accords. »

Depuis, de chansons en chansons, la musique a fait sa place en lui tout naturellement, avec le temps.

Écrire comme on dessine

Lorsqu’on écoute pour la première fois du Guy Brière, trois choses nous sautent d’abord aux yeux, ou plutôt, aux oreilles : son sens de l’humour aiguisé, sa désarmante sincérité et son puissant pouvoir d’évocation.

Ce dernier élément, c’est précisément ce qui fait selon nous de lui un véritable « dessinateur de chansons ». Ça et une rencontre fortuite faite en 2006 avec un poète suisse croisé lors de la 22^e édition du Festival international de la poésie.

« Je sais pas trop comment, mais il était tombé sur mon album, puis quand je l’ai rencontré, il m’a dédicacé l’un de ses recueils en écrivant « au dessinateur de chanson », ce que j’avais trouvé beau. »

Quatre albums plus tard, l’auteur-compositeur-interprète n’a jamais aussi bien porté son surnom, lui qui accorde toujours une importance particulière aux histoires racontées dans ses chansons.

En français s’il-vous-plait!

Digne hériter de l’époque des chansonniers, Guy Brière chante exclusivement en français. Lorsque je lui demande pourquoi est-ce important pour lui de chanter dans la langue de Tremblay, c’est tout naturellement qu’il me répond : « Pour moi, c’est une fierté de parler en français. Je dis pas que j’écris et que je parle de façon optimale, mais c’est une fierté de savoir qu’on est encore là. Pour moi, c’est une fierté aussi d’être Québécois. »

Parmi les premiers artistes à avoir marqué l’imaginaire de Guy Brière? Beau Dommage, Harmonium et Octobre, suivis de près par l’iconoclaste Plume Latraverse, celui-là même qui lui a inspiré son plus récent spectacle Assis ent’2 chaises : Hommage à Plume Latraverse.

D’auteur-composteur-interprète à producteur

Il y a maintenant cinq ans, Guy Brière fondait les Productions Gébé. La motivation derrière la création de sa propre boîte de production? Faire profiter à d’autres de ses nombreuses connaissances cumulées au fil des années.

« J’ai lancé les Productions Gébé pour venir en aide à certains artistes au niveau de la distribution pis pour les aider à comprendre le marché. Que ce soit de comprendre c’est quoi la SOPROQ, la SOCAN. Au départ, quand tu es émergent, tu comprends pas nécessairement toujours le fonctionnement. »

Gérance, développement de carrière, gestion de projets, accompagnement dans la rédaction de demandes de subventions, pistage radio… la liste des services offerts par Guy Brière est longue!

Aujourd’hui, ce sont une quinzaine de groupes et d’artistes qui sont représentés par les Productions Gébé, dont le slameur Dany Carpentier et l’auteur-compositeur-interprète David Robert. Et gageons qu’il y en aura bientôt d’autres!